Les Lucioles, lueur d’espoir au Liban

Répétition d'une chorégraphie d'Alexandre Paulikevitch, en décembre.

A Beyrouth, une dizaine de danseurs, chorégraphes et musiciens ont formé une troupe pour illustrer l’état de la création dans leur pays. Rencontre avant leur venue au festival brestois.

Le soleil se couche sur le bord de mer. Les derniers rayons balaient un paysage urbain saturé de tours en construction et de grues. Au sol, un gros bloc de béton armé auquel est cadenassé un fauteuil roulant. On s’arrête devant cette image qui semble tout dire, depuis l’urbanisation accélérée jusqu’aux traces indélébiles de la guerre et des bombardements.

On est à Beyrouth, au Liban, en compagnie des chorégraphes, danseurs, musiciens et photographes qui ont formé, pour leur venue au festival Dañsfabrik du Quartz de Brest (lire ci-contre), le groupe des Lucioles.

La danseuse et chorégraphe Yalda Younes, curatrice de l’opération, a souhaité réunir autour d’elle des lueurs contre les tueurs, en revenant - comme le fit le philosophe Georges Didi-Huberman - sur un fameux texte politique écrit par Pier Paolo Pasolini en 1975, qui constatait la disparition des lucioles. A la fin de son pamphlet, le philosophe italien notait : «De toute manière, en ce qui me concerne (si cela peut intéresser le lecteur), que ceci soit net : je donnerais toute la Montedison, encore que ce soit une multinationale, pour une luciole.»

A Beyrouth, son souhait est exaucé, les lucioles survivent, ou plutôt, comme le dit le chorégraphe libanais Alexandre Paulikevitch : «Ici, l’intensité du moment et l’incapacité de projection garantissent un plein de vie et non de survie.» Véridique, la bande des Lucioles ne connaît pas l’extinction des feux et s’arrange des coupures d’électricité. Les dix artistes invités à Brest ont tous voyagé, étudié leurs techniques ou l’histoire de l’art, notamment en France. Tous poursuivent leurs allers et venues, décidés à faire progresser l’art contemporain dans leur propre pays, leur pratique qu’ils disent encore «à ses balbutiements et dans la marge, malgré la curiosité du public». (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Festival Dañsfabrik, au bon air de Brest
Intelligences arty
Délit de «Bellegueule»
De la symétrie chez Wes Anderson
Web Séries Mag, pour trouver les perles sur la toile