LR: Olivier Marleix et Gérard Larcher refusent un accord avec la majorité

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) et le président du groupe LR à l'Assemblée Olivier Marleix ont refusé jeudi la main tendue d'Emmanuel Macron aux "individualités" à droite qui ont soutenu sa réforme des retraites.

"Nous pouvons travailler autour de textes successifs mais je suis personnellement pour une ligne qui demeure indépendante, autonome", a estimé Gérard Larcher sur LCI, rappelant avoir "de profondes divergences" avec le président Emmanuel Macron.

Pour le responsable de droite, un contrat de coalition se fait "autour d'un projet" et "le temps d'écrire le projet, ça s'appelle le lendemain de l'élection présidentielle ou des élections législatives", pas des mois plus tard.

"Fracturation terrible dans le pays"

"La méthode du débauchage, elle est totalement éculée", a renchéri Olivier Marleix sur Public Sénat, reconnaissant qu'"il n'y a plus grand monde à débaucher d'ailleurs".

Pour lui, le président Macron "a fracturé le pays: il a eu comme jeu politique depuis six ans maintenant de pousser la gauche dans les bras de l'extrême gauche de monsieur Mélenchon, de pousser les électeurs de droite dans les bras de Marine Le Pen pour en fait se retrouver un peu à la tête d'un bloc central".

"Le résultat c'est effectivement cette fracturation terrible dans le pays, le fait qu'aujourd'hui on se demande quelle peut être l'alternative", a-t-il analysé.

Emmanuel Macron souhaite un "élargissement de la majorité"

Il a rappelé que depuis juin et l'arrivée à l'Assemblée d'une majorité présidentielle relative, les députés "prennent leurs responsabilités". Sur certains textes, "on arrive à construire des majorités très larges", et sur d'autres "c'est plus compliqué".

Mercredi, lors d'un entretien télévisé, Emmanuel Macron a souhaité que sa Première ministre Élisabeth Borne travaille à "la co-construction d'un agenda parlementaire" avec "des individualités politiques (qui), avec leurs convictions, sont prêtes à travailler avec les forces de la majorité".

"Je souhaite que la Première ministre puisse bâtir justement cet élargissement de la majorité dans les semaines à venir", a complété le chef de l'État.

Lundi, 39 députés LR n'ont pas voté la censure du gouvernement qui avait engagé sa responsabilité sur la réforme des retraites, très contestée, et soutenue par une partie du groupe de droite.

Article original publié sur BFMTV.com