Lozère : une rave-party de plus de 10.000 personnes inquiète les agriculteurs

Plusieurs milliers de raveurs se sont installés samedi soir sur un site de pâturage de brebis, en plein parc national des Cévennes (Lozère), pour organiser une fête. Les manifestations de plus de 5 000 participants sont cependant interdites en France jusqu'au 31 août en raison de la crise sanitaire.

Plus de 10 000 personnes ont envahi samedi soir un terrain agricole privé pour y organiser une rave-party en plein parc national des Cévennes (Lozère), provoquant la colère des agriculteurs locaux, a appris l'Agence France-Presse (AFP) auprès de la police.

En raison de l'épidémie de Covid-19, les manifestations de plus de 5 000 participants sont cependant interdites en France jusqu'au 31 août.

Les raveurs se sont installés sur un site de pâturage de brebis à Hures-la-Parade, sur le Causse Méjean, avec 4 000 véhicules environ, selon le maire André Baret, 2 500 selon un chiffre des gendarmes donné par France 3 Occitanie. L'élu a expliqué que les participants ont coupé les barbelés du terrain et que leur présence va ruiner la saison de l'agriculteur qui en est propriétaire.

Ce dernier a émis la crainte de voir apparaître des incendies, auprès de France Bleu Occitanie. "Nous sommes sur un plateau, dans une cuvette, où la température va frôler les 37 degrés. Avec les fêtards, il va forcément y avoir des feux. À l'heure où je vous parle (12h30, NDLR), certains sont en train de couper des arbres pour alimenter leur feu de joie", a-t-il indiqué à la radio.

La population doit "rester à distance"

André Baret a demandé à la population de "rester à distance et ne pas intervenir", ainsi que de bien fermer les habitations et surtout les granges. "On se souvient de la précédente édition, en 2001. On réalise qu'il y avait eu une recrudescence des cambriolages et notamment des vols de gasoil", a-t-il souligné.

"Je suis très en colère contre l'État. Quand je vois les contraintes que l'on impose aux agriculteurs qui ne peuvent même plus bouger un caillou du causse sans être verbalisés et ces 15 000 personnes qui font absolument ce qu'ils veulent sur le causse sans même porter de masque, je me dis que cela doit changer", a réagi Alain Pouget, responsable régional de la coordination agricole.

Dimanche après-midi, selon le ministère de l'Intérieur, "moins de 5 000 personnes" étaient encore présentes sur les lieux. "L'État se mobilise pour bloquer l'accès au site, 60 à 80 gendarmes sont arrivés à la mi-journée et autant arriveront en fin de journée", a indiqué un porte-parole du ministère. L'État souhaite "retrouver les organisateurs de cet événement totalement interdit, qui plus est en zone protégée et dans une période de sécheresse", afin de les sanctionner.

Article original publié sur BFMTV.com

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