Quand le Louvre se livre

Quelques-unes des œuvres qui inspirent les artistes confessés par Hans Ulrich Obrist. - Credit:Aurimages
Quelques-unes des œuvres qui inspirent les artistes confessés par Hans Ulrich Obrist. - Credit:Aurimages

Qui n'a jamais rêvé de visiter le Louvre avec pour guides les plus grands artistes de son temps ? De les entendre parler de la façon dont les taureaux ailés de Khorsabad ou la Vénus de Milo les inspirent, les défient ? C'est ce qu'avait proposé, en son temps, l'historien de l'art Pierre Schneider à Joan Miro, à Alberto Giacometti ou à Pierre Soulages. Ils avaient accepté de déambuler avec lui dans les coursives de ce grand vaisseau de pierre, s'arrêtant sur certaines œuvres qui leur tenaient, un peu plus que d'autres, à cœur. Un livre en était né, Les Dialogues du Louvre, qui a beaucoup nourri un adolescent déjà très épris d'art et devenu très vite l'un des historiens de l'art, critiques et commissaires d'exposition les plus en vue : Hans Ulrich Obrist. Soucieux de transmission, celui-ci, aujourd'hui, paie généreusement sa dette à Pierre Schneider.

En invitant, dans un livre encore, Les Conversations du Louvre, onze grands artistes contemporains d'aujourd'hui à se promener avec lui dans le même musée, grâce à la complicité de Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains de la présidente, Laurence des Cars, comme lui très enthousiaste. Leurs échanges sont féconds. Anselm Kiefer parle d'Ernst Bloch et de « grande espérance » devant la Jeune Orpheline au cimetière, de Delacroix, qui l'émeut parce qu'elle « se penche littéralement vers l'avenir ». Face au Christ en croix de Michel Dorigny, Annette Messager énonce que « notre corps ne nous apparti [...] Lire la suite