Féminicide à Mérignac: l'avocat de la famille de Chahinez Daoud pointe un "loupé" de l'État après sa plainte

Féminicide à Mérignac: l'avocat de la famille de Chahinez Daoud pointe un "loupé" de l'État après sa plainte

Ses proches dénoncent une inaction et "un loupé" de l'État. L'avocat de la famille de Chahinez Daoud, brûlée vive par son ex-mari à Mérignac en Gironde en 2021, explique vendredi à BFMTV pourquoi elle a décidé de porter plainte contre l'État pour "faute lourde".

Des "signalements", mais "pas de réaction"

"Il y a eu différents signalements, des appels à l'aide, des propos, des menaces qui ont été portés à l'attention des services d'enquête et qui n'ont pas suscité la moindre réaction", dénonce Me Julien Plouton.

"Tout a manqué dans ce dossier", avait-il déjà pointé du doigt auprès de BFMTV.com, évoquant des "dysfonctionnements des services publics de la justice".

Un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) et un autre de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ont mis en avant une série d'erreurs d'appréciation de la part des services de police et de justice. Il dénonce notamment une plainte mal enregistrée et une procédure bâclée.

Le 4 mai 2021, Chahinez Daoud, mère de trois enfants, est blessée par plusieurs balles avant d'être brûlée vive en pleine rue à Mérignac par son ex-mari, déjà condamné à deux reprises pour des violences à son encontre.

"Faire au cas par cas"

"Dans des affaires de ce type, ce qui est essentiel c'est de faire au cas par cas, de prendre le temps pour cerner le profil de chaque personne visée par une plainte", appelle l'avocat.

Il faut "apprécier le niveau de dangerosité pour pouvoir mettre en place une réaction adaptée", demande-t-il.

La procédure contre l'État pour "faute lourde" doit être lancée dans les prochains jours. Il s'agit d'une action symbolique, destinée à faire évoluer les mentalités pour améliorer la prise en charge des victimes.

Des cas similaires récents

Du côté des associations, on déplore un fait divers qui en rappelle d'autres, comme celui de la femme poignardée par son ex conjoint à Saint-Laurent-d'Arce en Gironde la semaine passée, alors qu'elle avait porté plainte contre lui.

"On voit ce qu'elles vivent, on les entend, on les croit, mais on n'a pas l'impression qu'en face ce soit la même chose", s'indigne Annie Carraretto, co-présidente du Planning familial de Gironde.

31 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex conjoint depuis le début de l'année 2023.

Article original publié sur BFMTV.com