Louis Boyard déplore l’indifférence du monde politique après avoir été insulté dans un train

Le député insoumis Louis Boyard photographié à l’Assemblée nationale au mois de décembre (illustration).
LUDOVIC MARIN / AFP Le député insoumis Louis Boyard photographié à l’Assemblée nationale au mois de décembre (illustration).

POLITIQUE - « Aucun journaliste indigné, aucun mot de soutien de députés de la minorité présidentielle, aucun signe de la Présidente de l’Assemblée Nationale ». Dimanche 21 janvier en fin de journée, le député insoumis Louis Boyard a exprimé sur le réseau social X son désarroi tandis qu’une vidéo le montrant subir un flot d’insultes et de menaces dans un train devenait virale sur les réseaux sociaux.

« Un homme me filme, m’insulte, me menace. Tout du long, je n’ai cherché qu’à apaiser la situation. C’est ce qu’il y avait de mieux à faire. Deux jours plus tard, voilà la vidéo sur les réseaux sociaux. Je pouvais m’y attendre, il n’y a rien d’étonnant. Ce qui m’a le plus surpris c’est de ne voir… Aucune réaction », écrit l’élu qui a déjà fait l’objet de menaces.

Plus loin, le député du Val-de-Marne observe la différence entre son propre sort et celui d’Éric Zemmour, au moment où celui qui était alors polémiste d’extrême droite avait été filmé et insulté dans la rue. « Mêmes insultes, mêmes menaces, mais pas les mêmes indignations », déplore Louis Boyard, avant de constater : « lui, le raciste multicondamné aura eu le droit à leur soutien et à leur compassion. Lui aura eu le droit à plusieurs dizaines d’heures de plateaux télé pour le pleurer. Lui a même eu droit à un appel du Président de la République ! ».

« Deux poids deux mesures »

Dans cette même publication, Louis Boyard rappelle qu’il est régulièrement la cible de menaces. « J’ai dû déménager après que mon adresse a été diffusée par l’extrême droite française. J’ai été insulté pendant dix longues minutes sur un plateau télé pour avoir critiqué Vincent Bolloré. J’ai été suivi et mes trajets détaillés. Ma famille a été directement menacée à plusieurs reprises », détaille-t-il, dénonçant un « deux poids deux mesures » le concernant.

Sur la vidéo en question, Louis Boyard est verbalement pris à partie par un homme au ton menaçant qui multiplie les insultes tout en le filmant. « Antisémite notoire », « nazi », « grosse m**** »… L’auteur de cette vidéo se montre particulièrement virulent, affirmant même « souhaiter la mort » du député insoumis. Près de quatre minutes de haine qui ont provoqué une vague de soutien à gauche. « À chaque fois qu’un élu, de toute sensibilité, est insulté ou agressé, j’exprime mon soutien, aujourd’hui à Louis Boyard. La politique, c’est la dispute apaisée. Donc on ne flirte jamais avec la violence. Ça vaut pour tous les citoyens, élus compris », a réagi le député PS de l’Essonne Jérôme Guedj, pendant que tout l’état-major insoumis volait à son secours.

La Macronie (très) discrète

« Aujourd’hui, c’est lundi ! Peut-être que Yaël Braun-Pivet en profitera pour faire un tweet de soutien à Louis Boyard. Toujours rien à cette heure », observe de son côté son collègue Antoine Léaument. Pour l’heure, très peu d’élus macronistes ont effectivement condamné l’altercation subie par Louis Boyard. Députée du Nord et porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Violette Spillebout a réagi en invitant son collègue insoumis à contribuer à l’apaisement du débat public.

« Nous sommes tous comptables de la qualité du débat politique, et d’y faire régresser la haine et l’agressivité permanentes. Je ne crois pas que qualifier d’ “abject” un Ministre qui n’est pas de votre sensibilité y contribue. Nous aurons le débat à l’Assemblée nationale le 31 janvier en Commission des lois, sur la PPL Violences envers les élus. Tout mon soutien dans l’épreuve récente que vous venez de vivre », a-t-elle commenté.

À l’heure de la publication de cet article ce lundi 22 janvier, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, n’avait toujours pas réagi publiquement. Pas plus que Marie Lebec, nouvelle ministre en charge des relations avec le Parlement.

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