Louer des alligators pour des tournages

La source

Die Zeit est la publication allemande de référence. Pointu et exigeant, ce (très) grand journal d’information et d’analyse politique, dont le siège se trouve à Hambourg, paraît tous les jeudis. Il a été créé en 1946 dans la zone d’occupation britannique, après la défaite allemande au terme de la Seconde Guerre mondiale. Il appartient au groupe Holtzbrinck.

Toutes les semaines, nous publions un contenu de la série “En vrai, c’est comment”, qui présente de courts témoignages de personnes qui ont raconté à Die Zeit ce qui les enthousiasme dans leur métier ou leur passion.

Nos alligators n’ont pas de contrat fixe. Ça n’aurait aucun sens : on ne reçoit pas plus de deux demandes de tournage par an.

Nous proposons aussi la location de tigres, d’éléphants et de mygales pour le cinéma.

Des alligators dans un parc zoologique de Floride, aux États-Unis, le 23 février 2024.. PHOTO JASON ANDREW/THE NEW YORK TIMES
Des alligators dans un parc zoologique de Floride, aux États-Unis, le 23 février 2024.. PHOTO JASON ANDREW/THE NEW YORK TIMES

“Location” n’est d’ailleurs pas le bon mot. Nous sommes une agence, comme celles qui gèrent la carrière des mannequins, et personne ne songerait à dire qu’il “loue” un mannequin.

Nos animaux sont castés à l’avance : nous réunissons quelques bêtes, et observons de quoi chacune est capable et lesquelles sont à l’aise sur un plateau.

Un alligator au Big Cypress National Preserve, en Floride, en décembre 2019. “Comme les alligators sont des animaux à sang froid, ils peuvent rester des heures sans bouger”, souligne Holger T. Kirk dans “Die Zeit”.. PHOTO ERIK FREELAND/THE NEW YORK TIMES
Un alligator au Big Cypress National Preserve, en Floride, en décembre 2019. “Comme les alligators sont des animaux à sang froid, ils peuvent rester des heures sans bouger”, souligne Holger T. Kirk dans “Die Zeit”.. PHOTO ERIK FREELAND/THE NEW YORK TIMES

Puis nous passons un accord avec les éleveurs ou les refuges. Et nous allons les chercher chaque fois que nous recevons une commande.

Mais avant toute chose, nous vérifions la nature exacte de la demande.

Un exemple tout bête : un jour, une société de production américaine cherchait un alligator pour un tournage en rivière. Mais c’est impossible. Une fois dans l’eau, il aurait tout de suite pris la tangente.

De véritables rock stars

C’est pour cela que nous posons systématiquement certaines questions : où sera placé l’animal ? Dehors, dans la neige et la glace ? Compliqué. En fait, ce n’est possible que dans un studio fermé. Nous accordons beaucoup d’importance au bien-être animal.

Un petit alligator au Colorado Gators Reptile Park, près de Mosca, dans la San Luis Valley, Colorado, le 26 avril 2016. . PHOTO THEO STROOMER/THE NEW YORK TIMES
Un petit alligator au Colorado Gators Reptile Park, près de Mosca, dans la San Luis Valley, Colorado, le 26 avril 2016. . PHOTO THEO STROOMER/THE NEW YORK TIMES

Une fois la requête validée, nous conduisons l’alligator jusqu’au lieu de tournage, parfois à plusieurs heures de route. Nous utilisons une caisse de transport en bois, dans laquelle il peut ramper librement. Le contact des parois l’aide à se sentir en sécurité.

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