L'Otan et la France, éternel objet de polémiques

D’où ça sort? Dans ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, Paris Match examine en détail une affirmation d'un ou une responsable politique. En réponse à la crise diplomatique ouverte entre les Etats-Unis et la France par la rupture d'un contrat d'armement, Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle, a évoqué la sortie du commandement militaire intégré de l'Otan.

«Je souhaite mettre sur la table la participation de la France au commandement intégré de l’Otan et de savoir exactement quelle est encore notre place dans les alliances» - Xavier Bertrand, le 19 septembre, sur RTL.

«Coup dans le dos», «colère», «amertume»... Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian n'a pas caché sa fureur à l'annonce de la rupture d'un contrat d'achat de sous-marins entre la France et l'Australie, la semaine dernière. L'affaire s'est rapidement transformée en crise diplomatique, Canberra ayant choisi de s'équiper de sous-marins nucléaires américains, plus chers que les submersibles français diesel-électriques, mais aussi plus susceptibles d'envoyer un message de fermeté à la Chine sur les intentions de Washington et de ses alliés dans la zone indo-pacifique. A six mois d'une élection présidentielle en France, l'échec du contrat d'armement est devenu une bombe politique, les adversaires d'Emmanuel Macron y trouvant la preuve du déclin de la puissance française. Le président a d'ailleurs procédé au rappel des ambassadeurs de France aux Etats-Unis et en Australie, une mesure de rétorsion diplomatique qui n'avait jamais frappé de vieux alliés.

Le débat politique français s'est bien vite axé sur la question de la relation transatlantique et plus particulièrement sur la participation à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord. Depuis 2009, la France fait en effet partie du commandement militaire intégré de l'Otan, qu'elle avait quitté en 1966. A l'époque, la décision de Nicolas Sarkozy avait été vivement critiquée par l'opposition. François Hollande, alors patron du Parti socialiste, l'avait jugée «fâcheuse et inopportune». Une fois élu président, il ne l'avait toutefois pas remise en(...)


Lire la suite sur Paris Match