L'Otan et l'UE tentent de permettre un nouveau vote au Kosovo

par Matt Robinson MITROVICA (Reuters) - Des militaires de l'Otan et des policiers de l'Union européenne ont été déployés dimanche aux abords des bureaux de vote de la partie serbe de Mitrovica, au Kosovo, pour permettre la tenue de nouvelles élections municipales deux semaines après un scrutin perturbé par de nombreux actes d'intimidation. Les élections, les premières organisées dans l'enclave serbe du nord du Kosovo, ont été interrompues le 3 novembre après l'attaque par des hommes masqués de plusieurs bureaux de vote dans la partie serbe de Mitrovica, où la participation a atteint à peine 10%. Les ultranationalistes serbes avaient appelé à boycotter le scrutin. Ces élections municipales, censées sceller la réconciliation entre les deux communautés, ont souligné au contraire la persistance de tensions dans cette région où vivent 40.000 à 50.000 Serbes rejetant dans leur majorité l'indépendance proclamée en février 2008 par le Kosovo, peuplé à 90% d'albanophones. La Serbie a invité les Serbes du nord du Kosovo à participer au vote en espérant que cela faciliterait les négociations d'adhésion de Belgrade à l'Union européenne (UE), censées débuter en janvier en vertu de l'accord de normalisation des relations serbo-kosovares d'avril. Environ 23.000 électeurs, en grande majorité des Serbes, sont appelés aux urnes ce dimanche dans les bureaux de vote du nord de Mitrovica, une ville coupée en deux entre une partie serbe et une partie albanophone depuis la guerre de 1998-1999. La participation semblait faible une nouvelle fois. Outre les militaires de l'Otan et les policiers de la force européenne Eulex, des dizaines d'agents de la "protection civile", composante d'une force ad hoc financée par l'Etat serbe, patrouillaient aux abords des bureaux de vote. Ce scrutin doit permettre la création d'une association des municipalités peuplées majoritairement de Serbes, mais régie par le droit kosovar. Cette association serait dotée de pouvoirs en matière de développement économique, de santé et d'éducation. La police et les tribunaux continueront toutefois de dépendre de Pristina, ce que refusent les "durs" de la communauté serbe. Branislav Krstic; Guy Kerivel et Bertrand Boucey pour le service français