L'Otan doute que Moscou respecte l'accord de Minsk sur l'Ukraine

BRUXELLES (Reuters) - Il est peu probable que la Russie respecte les engagements pris lors de la signature de l'accord de Minsk en février dernier, qui prévoit que le gouvernement de Kiev reprenne le contrôle total de la frontière orientale de l'Ukraine avant la fin de l'année, a déclaré mercredi le commandant en chef de l'Otan. Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le général américain Philip Breedlove a ajouté que le Kremlin poursuivait son aide aux séparatistes du Donbass, où la trêve a été rompue à plusieurs reprises en novembre après une période de relative accalmie. "Il est très peu probable que nous obtenions d'ici la fin de l'année tout ce que nous sommes en droit d'attendre de Minsk", a-t-il dit en faisant référence à l'accord en douze points conclu dans la capitale biélorusse l'hiver dernier. Depuis avril 2014, après l'annexion de la Crimée par les Russes, le conflit a fait plus de 8.000 morts. La Russie affirme ne pas fournir d'armes aux rebelles séparatistes et ne pas avoir envoyé de troupes dans l'est de l'Ukraine. "La Russie contrôle complètement ce qui se passe sur la ligne de contact (entre forces ukrainiennes et séparatistes) et elle se servira de cela à l'avenir", a estimé pour sa part le général Breedlove. "Nous avons vu de nombreux convois entrer au Donbass, tous présentés comme des convois d'aide humanitaire. Nous savons tous que ce n'est pas le cas". L'accord de Minsk arrive à expiration le 31 décembre mais le président français François Hollande a indiqué qu'il pourrait être reconduit. Tant qu'il ne sera respecté, l'Occident maintiendra ses sanctions contre la Russie. S'exprimant mercredi au quartier général de l'Otan, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a appelé le président russe, Vladimir Poutine, à agir. Si l'accord de Minsk est appliqué, alors les sanctions contre la Russie seront levées, a-t-il souligné. Outre la reprise de contrôle de la frontière orientale de l'Ukraine par le gouvernement de Kiev, l'accord prévoit le retrait de toutes les forces étrangères de la région et la libération des otages. (Robin Emmott, Guy Kerivel pour le service français)