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L'Otan appelle Washington à ne pas se retirer du traité FNI

Les partenaires européens des Etats-Unis au sein de l'Otan ont appelé jeudi Washington à ne pas se retirer du traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI) et à tenter de convaincre Moscou de se remettre en conformité avec le traité, ont dit des diplomates. /Photo d'archives/REUTERS/Yves Herman

BRUXELLES (Reuters) - Les partenaires européens des Etats-Unis au sein de l'Otan ont appelé jeudi Washington à ne pas se retirer du traité sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI) et à tenter de convaincre Moscou de se remettre en conformité avec le traité, ont dit des diplomates.

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi que les Etats-Unis allaient se retirer du traité FNI, accusant la Russie de ne pas le respecter.

Le Kremlin, qui nie ces accusations, a prévenu lundi que la Russie renforcerait son arsenal nucléaire si les Etats-Unis faisaient de même après avoir dénoncé le traité.

Par ce texte, signé par Ronald Reagan et Mikhail Gorbatchev en 1987 et entré en vigueur l'année suivante, les deux pays se sont engagés à éliminer leurs missiles nucléaires et conventionnels dont la portée se situe entre 500 et 5.500 km.

Durant une réunion à huis clos organisée à Bruxelles, des représentants du Pentagone, du département d'Etat américain et du conseil de sécurité national américain ont informé l'Otan de la décision de Donald Trump de se retirer du traité, a-t-on appris auprès de diplomates présents à la réunion.

L'Allemagne et plusieurs autres alliés européens ont appelé à un dernier effort de la part de Washington pour convaincre Moscou de ne plus contrevenir au traité FNI, voire même d'y inclure la Chine, a-t-on ajouté.

Pékin n'est pas partie au traité et investit massivement dans les programmes de missiles.

Les Européens craignent qu'un retrait du traité FNI mène à une nouvelle course aux armements.

"Personne ne conteste la violation du traité par la Russie, mais un retrait permettrait à Moscou de nous blâmer pour la fin de cet accord historique", a dit un diplomate sous couvert d'anonymat.

L'Otan n'a communiqué aucun détail sur la teneur de la réunion, se contentant de déclarer que les alliés ont évalué "les implications pour notre sécurité du comportement déstabilisateur de la Russie".

Selon le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, la Russie a mis au point un missile, le Novator 9M729, comparable aux missiles russes mer-sol à courte portée mais capable de frapper une cible distante de 500 à 5.500 km, ce qu'interdit le traité FNI.

Durant la réunion, les représentants américains n'ont pas exclu l'hypothèse que Washington maintienne le traité jusqu'à l'entretien qui doit avoir lieu entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine en marge des célébrations du centenaire de l'armistice, le 11 novembre prochain à Paris.

Le traité prévoit un préavis de six mois pour tout retrait, une période qui pourrait éventuellement donner le temps aux Etats-Unis et à la Russie de négocier.

(Robin Emmott; Jean Terzian pour le service français)