L'opposition syrienne invite Moscou à faire pression sur Assad

GENEVE (Reuters) - Le négociateur en chef de l'opposition syrienne a invité mercredi la Russie et les autres Etats impliqués à faire pression sur le président Bachar al Assad pour l'amener à négocier à Genève.

"Nous voulons davantage de pression sur le régime pour qu'il s'implique dans les négociations et les poursuive afin qu'une solution politique soit trouvée dans les six mois, conformément à (la résolution) 2254" du Conseil de sécurité de l'Onu, a déclaré Nasr Hariri, interrogé par Reuters à la reprise du processus de Genève.

"A parler d'une transition politique sans accomplir de progrès, nous allons perdre notre confiance dans le processus et notre peuple va perdre la sienne vis-à-vis de nous comme du processus lui-même", a-t-il ajouté.

L'entrée en lice de l'aviation russe aux côtés des forces gouvernementales en septembre 2015 a renversé le rapport de force, jusqu'alors plutôt favorable aux insurgés, mais l'opposition continue d'exiger la mise à l'écart du chef de l'Etat, qui ne peut, selon elle, jouer aucune rôle dans la transition.

Pour protester contre cette exigence, la délégation syrienne a reporté son départ pour Genève d'une journée. Elle était toujours attendue ce mercredi.

Cette huitième session de discussions devait durer quatre ou cinq jours, mais le médiateur de l'Onu Staffan de Mistura compte la prolonger jusqu'au 15 décembre, a annoncé Hariri.

Conformément au souhait de l'Onu, le négociateur s'est en outre prononcé pour l'ouverture de discussions directes, ce qui serait une première, et a assuré qu'il n'y avait aucune condition préalable. Le sort d'Assad sera abordé pendant les discussions, a-t-il ajouté.

(Tom Miles, Jean-Philippe Lefief pour le service français)