L'Onu vote la fin de la mission des casques bleus à Haïti

NATIONS UNIES - Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi à l'unanimité pour mettre fin à la mission de maintien de la paix déployée à Haïti depuis 13 ans et la remplacer par une présence policière plus réduite. Le bilan de la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti) a été entaché par plusieurs affaires, notamment l'épidémie de choléra qui a fait plus de 9.300 morts depuis 2010 et dont l'apparition a été imputée à un campement de casques bleus népalais. Des accusation d'abus sexuels ont également visés des membres du personnel onusien à Haïti. Le Conseil de sécurité a salué la tenue de l'élection présidentielle haïtienne du 20 novembre, ainsi que la victoire de l'homme d'affaires Jovenel Moïse, comme "un jalon important vers la stabilisation" du pays des Caraïbes. "Ce dont nous avons besoin maintenant c'est une nouvelle mission dans une nouvelle configuration, concentrée sur l'Etat de droit et les droits de l'homme à Haïti", a déclaré l'ambassadeur britannique auprès des Nations Unies avant la réunion. "Les gardiens de la paix font un travail fantastique mais ils coûtent très cher et ne doivent être utilisés que lorsque c'est nécessaire", a-t-il ajouté en référence à la mission de 346 millions de dollars. "Nous soutenons fermement la fin de la mission et sa transformation en quelque chose d'autre". La fermeture de la mission, recommandée par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, intervient dans un contexte de baisse des coûts à l'heure où Washington, premier contributeur du budget (28,5%), cherche à réduire ses contributions. Les quelque 2.342 casques bleus stationnés en Haïti se retireront dans les six prochains mois. Une nouvelle mission prendra leur place pour une période initiale de 6 mois, du 26 octobre 2017 au 15 avril 2018, et devrait à terme s'effacer au profit des autorités haïtiennes après deux ans. Les casques bleus avaient été envoyés à Haïti en 2004, après l'insurrection qui avait forcé à l'exil le président Jean-Bertrand Aristide. (Rodrigo Campos; Julie Carriat pour le service français)