L'Onu réclame le retrait des Houthis, au pouvoir au Yémen

Miliciens houthis à Sanaa. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté dimanche à l'unanimité une résolution exigeant que ces miliciens chiites se retirent des institutions gouvernementales dont ils se sont emparés au Yémen ces dernières semaines. /Photo prise le 16 février 2015/REUTERS/Khaled Abdullah

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté dimanche à l'unanimité une résolution exigeant des miliciens chiites houthis du Yémen qu'ils se retirent des institutions gouvernementales dont ils se sont emparés ces dernières semaines, dans un pays "au bord de l'effondrement". Les miliciens ont pris la capitale, Sanaa, en septembre, contraint à la démission le président Abd-Rabbou Mansour Hadi en janvier, puis dissous le parlement, tout en progressant vers le sud du pays, où ils affrontent Al Qaïda et des tribus sunnites. Le Conseil de coopération du Golfe, qui dénonce un coup d'Etat, demandait que la résolution soit adoptée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise des sanctions économiques ou le recours à la force, mais le texte présenté par la Jordanie et le Royaume-Uni n'y fait pas référence. Le Conseil de sécurité se dit néanmoins prêt à prendre des "mesures supplémentaires" si sa résolution n'est pas appliquée. L'Onu "déplore les actions prises par les Houthis pour dissoudre le parlement et prendre le contrôle des institutions gouvernementales du Yémen, y compris par des actes de violence". Les Quinze demandent également que les Houthis s'engagent de bonne foi dans des négociations sous l'égide de l'Onu et lèvent l'assignation à résidence du président Hadi. Plusieurs dizaines de milliers de Yéménites sont descendus vendredi et samedi dans les rues de plusieurs villes du pays pour protester contre la prise du pouvoir par les miliciens chiites. Jeudi, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait estimé que le pays le plus pauvre de la péninsule arabique était "en train de s'effondrer sous nos yeux". (Michelle Nichols; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)