L'Onu accepte d'arraisonner des tankers de contrebande de Libye

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité de l'Onu a donné mercredi aux Etats membres le droit d'arraisonner tout navire soupçonné de transporter du pétrole libyen de contrebande chargé dans des ports aux mains des milices autonomistes. La question s'est posée lorsque les rebelles, conduits par Ibrahim Jathran, ont annoncé leur intention d'exporter du brut des trois ports dont ils se sont emparés en réclamant plus d'autonomie et une plus grande part des revenus pétroliers. Un tanker battant pavillon nord-coréen avait ainsi pu charger ses cuves en pétrole au début du mois dans le port d'Es Sider, avant d'être arraisonné dans la nuit de dimanche à lundi par la marine américaine au large de Chypre. Le gouvernement de Tripoli a lancé au groupe d'Ibrahim Jathran un ultimatum de deux semaines pour quitter les ports en question, faute de quoi une offensive militaire sera lancée. Mercredi, les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté une résolution contraignante qui "condamne les tentatives d'exporter illégalement du pétrole brut de Libye" et autorise les Etats membres à arraisonner les navires en infraction. Plus précisément, cette résolution donne le droit de "mener des inspections (sur un pétrolier suspect, ndlr) et d'en prendre le contrôle afin d'adopter les mesures nécessaires pour que le brut soit renvoyé (...) en Libye". Le texte donne également pouvoir au Comité des sanctions du Conseil de sécurité pour la Libye de dresser une liste noire de navires qui seront provisoirement exclus du commerce international. L'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'Onu, Samantha Power, a publié un communiqué enjoignant les membres des Nations unies d'appliquer rapidement la résolution afin de "dissuader ceux qui tentent de détourner le pétrole de Libye". La diplomate américaine souligne que la Libye tire du pétrole une part importante de ses revenus. "Voler le pétrole libyen revient à voler le peuple libyen", selon Samantha Power. "Ces mesures coercitives montrent au peuple et au gouvernement libyen que la communauté internationale apporte son soutien à la souveraineté de la Libye et à son droit à contrôler ses ressources naturelles", ajoute-t-elle. (Louis Charbonneau, Simon Carraud pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)