Brexit: Il est temps de choisir, dit Barnier à Londres

par Guy Faulconbridge et Andrew MacAskill

LONDRES (Reuters) - Le négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier, a déclaré lundi que le temps était venu pour le Royaume-Uni de faire un choix sur le type de relation souhaité avec Bruxelles une fois que le pays sera sorti de l'UE.

La Grande-Bretagne exclut de rester dans une forme quelconque d'union douanière avec l'Union européenne après le Brexit, mais le type de relation qu'elle aura avec l'UE, principale puissance commerciale mondiale, divise les conservateurs de la Première ministre Theresa May.

Michel Barnier, qui s'exprimait après des discussions à Downing Street avec Theresa May et avec le secrétaire britannique chargé du Brexit, David Davis, a appelé sans détour le Royaume-Uni à clarifier sa position sur ce qui se passerait après le Brexit, prévu pour le 29 mars 2019.

Le Brexit doit être suivi d'une période de transition de 21 mois, soit jusqu'au 31 décembre 2020.

"La seule chose que je puisse dire est que sans une union douanière et hors du marché unique, les barrières au commerce des biens et services sont inévitables", a déclaré Michel Barnier. "Le temps est venu de faire un choix."

"Nous avons également besoin de clarté sur les propositions du Royaume-Uni pour le futur partenariat" du Royaume-Uni avec l'UE, a déclaré Michel Barnier.

Le Royaume-Uni, a dit David Davis, veut un accord global de libre-échange et un accord douanier pour faire en sorte que le commerce entre le Royaume-Uni et l'UE soit aussi harmonieux que possible. Mais le Royaume-Uni veut en même temps être libre de conclure des accords commerciaux avec les pays de la planète en forte croissance.

LES MÊMES RÈGLES DU JEU

David Davis a qualifié les discussions avec Michel Barnier de constructives. Il a dit avoir bon espoir que l'accord sur la période de transition soit conclu pour le Conseil économique qui aura lieu le 13 mars.

Le débat au sein du gouvernement May sur le contenu de la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l'UE et sur la question de la participation à une union douanière est tel qu'il a été porté sur la place publique et les ministres ont présenté des positions les plus variées.

"Les conditions sont claires : tout le monde devra jouer avec les mêmes règles du jeu durant cette transition", a rappelé Michel Barnier. "La certitude sur la transition ne viendra qu'avec la ratification de l'accord de retrait."

En négociant une forme d'appartenance à l'union - ou à une union - douanière après le Brexit, en s'engageant ainsi à appliquer des tarifs douaniers communs avec l'UE, Londres pourrait se priver du même coup d'accords de libre-échange avec des pays extérieurs à l'UE, ce qui constitue selon les partisans du Brexit l'un des principaux avantages d'une sortie de l'UE.

Si Theresa May a dit à plusieurs reprises que le Royaume-Uni quittera bien l'union douanière, certains ministres espèrent que le Royaume-Uni pourrait rester dans une sorte d'arrangement douanier avec l'UE après le Brexit.

Le porte-parole de Theresa May s'est appliqué à clarifier la situation : pas de maintien dans une union douanière après le Brexit, a-t-il dit.

"Le point principal, comme la Première ministre l'a dit à de très nombreuses reprises, est que nous avons besoin d'avoir notre propre politique commerciale indépendante et que nous soyons capables de conclure des accords commerciaux avec le reste du monde", a déclaré le porte-parole aux journalistes.

"Nous allons quitter l'UE et l'union douanière et la politique gouvernementale n'est pas d'être membres de "l'"union douanière ou d'"une" union douanière", a-t-il ajouté.

(Avec Kate Holton; Henri-Pierre André, Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)