Ce que l'on sait de la rixe dans la Drôme qui a fait un mort et deux blessés graves
L'effroi et l'émotion à Crépol, dans le département de la Drôme. Ce petit village de 500 habitants a été le théâtre d'une violente rixe dans la nuit de samedi à dimanche. Alors que 350 jeunes étaient réunis dans la salle des fêtes pour un bal, un groupe d'une dizaine de personnes a fait irruption.
Un vigile, qui leur a interdit d'entrer, a été blessé à l'arme blanche. Alors qu'il se trouvait en "difficulté", des personnes sont sorties de la soirée et "s'en est suivie une rixe générale", a expliqué à l'AFP le procureur de Valence, Laurent de Caigny.
• Au moins un mort, de nombreux blessés
Les pompiers, intervenus sur les lieux peu après 2 heures, ont dénombré plus de 20 victimes, selon les autorités. Dix-sept d'entre elles souffrent notamment de contusion, tandis que deux jeunes hommes ont été hospitalisés en "urgence absolue". L'un d'eux, âgé de 28 ans, a reçu "des coups de couteau au niveau du thorax". Le second est âgé de 23 ans. Lundi, en début d'après-midi, ils ne se trouvaient plus en urgence absolue, et le bilan total des blessés avait été ramené à 4.
La personne tuée "d'un coup de couteau" est un jeune garçon de 16 ans, Thomas, qui est mort alors qu'il était transporté à l'hôpital de Lyon, à une centaine de kilomètres de là.
• Une salle devenue un "abattoir"
Une participante du bal a décrit auprès de BFMTV l'horreur de cette scène de crime. "Au moment de la sortie, on a vu qu’il y en avait d’autres qui rentraient, vraiment en force comme si on les poussait pour rentrer. C’est là qu’on a vu que c’était des jeunes qui étaient en train d’attaquer."
Selon elle, sans la présence de vigiles dans la salle des fêtes, le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. "Ce n'est pas une rixe, ils sont venus pour tuer, ils avaient l’intention de tuer, a-t-elle assuré. Heureusement que nous avions des vigiles qui ont pu arrêter. S'il n'y avait pas eu de vigiles, peut-être qu'on ne serait plus là pour le raconter."
En attendant la venue des secours, les habitants ont recueilli les blessés dans la salle des fêtes. "La salle ressemblait à un abattoir. Tous ceux qui rentraient blessés, on les couchait par terre, comme à la guerre, et on les soignait", a-t-elle confié, encore sous le choc.
• Hommages et émotion dans la Drôme
"Dénonçant la barbarie et la tragédie" de la nuit, le club de rugby RC Romans-Péage a expliqué que le jeune homme décédé était un de ses joueurs et mis en ligne une photo du jeune homme tout sourire dans son maillot.
"Le club est touché dans sa chair en ce 19 novembre", est-il écrit.
Un vif hommage a eu lieu ce dimanche, avant et après le match qui opposait ce club à l'Entente Châteauneuf Saint-Marcel. Le club de rugby RC Romans-Péage a annonce lundi qu'un hommage sera également rendu mercredi 22 novembre sous la forme d'une marche blanche organisée par la famille de Thomas. Celle-ci partira du lycée du Dauphiné de Romans à 13h30 et se terminera pour un moment de recueillement au stade Albert Donnadieu.
Le lycée Dauphiné de Romans-sur-Isère (Drôme) a respecté lundi une minute de silence en hommage au jeune Thomas.
Le lycée est "sous le choc, dans l'émotion" depuis l'annonce du décès de ce "garçon très gentil, très discret, un peu rigolo" qui n'était "pas un chercheur de bagarre", explique Vadim, un camarade de Thomas rencontré devant cet établissement d'enseignement général qui compte quelque 1300 élèves.
• Une enquête ouverte pour "homicide et tentative d'homicide", les auteurs en fuite
Aucune interpellation n'a été réalisée par les policiers, qui sont à la recherche de la bande de jeune qui s'est violemment attaquée à l'arme blanche aux participants de cette soirée. Une enquête a été ouverte pour "homicide et tentative d'homicide" "en bande organisée" et confiée aux gendarmes, a indiqué le procureur.
Selon les premiers éléments recueillis, la venue du groupe d'agresseurs était probablement préméditée et "peut-être liée à un compte à régler avec quelqu'un" présent à la soirée, a détaillé Laurent de Caigny.
Le flou demeure sur les motivations des tueurs, "mais un élément recueilli permet d'envisager que cette expédition n'est pas simplement justifiée par la volonté 'd'aller au bal' à Crépol", indique une source judiciaire à BFMTV.
• Les enquêteurs "progressent très vite"
Dans un communiqué lundi soir, le parquet indique que les "enquêteurs progressent très vite, laissant espérer une évolution opérationnelle rapide de l’enquête".
"De très nombreuses analyses des connexions aux relais téléphoniques sont en cours portant sur le recoupement de plusieurs dizaines de milliers d’activations", précise cette source, indiquant que des dizaines d'auditions de témoins ont déjà été réalisées.
"Le déroulé exact de la soirée et les pistes d’identification et de localisation des suspects" se "précisent d'heure en heure", assure le parquet.