Ce que l'on sait de la nouvelle fusillade qui a fait un mort à Nîmes

Ce que l'on sait de la nouvelle fusillade qui a fait un mort à Nîmes

Un homme de 18 ans est mort suite à des tirs d'armes à feu, dans la nuit de mercredi à jeudi à Nîmes (Gard), dans le quartier Pissevin, a appris BFMTV de sources policières, confirmant une information de RMC. La police judiciaire de Montpellier a été saisie pour des faits de meurtre en bande organisée, a indiqué le parquet de Nîmes.

Ce drame intervient trois jours après la mort d'un garçon de 10 ans tué par des tirs d'arme à feu lundi soir dans le même quartier de Nîmes. Après cet événement, la CRS 8, une unité de police spécialisée dans le maintien de l'ordre en zone urbaine, a été déployée dans le quartier.

Selon des informations communiquées à BFMTV par le ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin doit présider ce jeudi matin une réunion de sécurité à propos des récents événements et compte se rendre à Nîmes vendredi.

· Que s'est-il passé ?

Les faits se sont déroulés tôt ce jeudi matin rue Lulli, en plein cœur de quartier de Pissevin. Plusieurs personnes ont commencé à appeler la police à partir de 3h42 en indiquant que des coups de feu avaient été tirés et qu'une personne se trouvait à terre.

À leur arrivée sur les lieux à 3h55, les policiers rencontrent plusieurs personnes autour de la victime, dont une jeune femme en pleurs qui leur donne son prénom. Des personnes prodiguent les premiers soins à la victime, qui est torse nu au sol, notamment des points de compression sur son flanc gauche puis plus tard un massage cardiaque.

Les pompiers et les services de secours arrivent sur place à 3h58. Ils ne parviennent pas à réanimer le jeune homme et déclarent son décès à 4h33. Le corps a deux plaies au niveau du flanc gauche et du thorax. Un véhicule présent à proximité a également été touché par un impact de balle.

Trois étuis de munitions calibre 45 (habituellement utilisés pour des armes de poing type pistolet) et treize étuis de calibre 7,62, des munitions de fusils kalachnikov, ont été retrouvés sur place, à 34 mètres du corps, de même qu'une sacoche contenant des billets qui se trouvait à proximité de la victime. Aucune douille ou ogive n'a été retrouvée à côté du corps.

Des témoins parlent d'une voiture noire pour la voiture des auteurs. Une voiture de couleur noire déclarée volée depuis quatre jours à Marseille a été retrouvée incendiée à environ quatre kilomètres au nord du lieu où les coups de feu ont été entendus. Il n'a pas été confirmé qu'il s'agissait de la voiture des tireurs.

"J'ai eu peur, je comprends pas où est la police. Je n'en ai pas dormi", a confié à BFMTV une habitante du quartier qui vit à une soixantaine de mètres de là où le jeune homme a été tué.

· Qui est la victime?

Selon le parquet, la victime est née en décembre 2004 à Béziers et n'était pas domiciliée à Nîmes. Il était connu sur le fichier des antécédents judiciaires.

· Que se passe-t-il dans ce quartier de Nîmes?

Le quartier Pissevin est l'objet d'une grande attention politique et médiatique, après les tirs d'armes à feu qui ont causé lundi soir la mort de Fayed, 10 ans, et qui ont blessé son oncle. La nouvelle fusillade de cette nuit a eu lieu à une centaine de mètres du domicile de Fayed.

L'enfant tué et son oncle, blessé, sont "indéniablement" des victimes collatérales, avait indiqué la procureure, dénonçant "une tragédie des plus absolues". "La famille de la victime n'est absolument associée d'aucune façon, ni avant ni actuellement, dans des faits de nature pénale", elle "a eu pour seul malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment", a-t-elle ajouté.

Après le drame de lundi, une vingtaine de policiers de la CRS 8, une unité spécialisée dans le maintien de l'ordre en zone urbaine, ont déployés dans le quartier. L'envoyé spécial de BFMTV présent sur place les a vus plusieurs fois au cours des derniers jours, mais pas ce jeudi matin.

Les violences se multiplient dans les quartiers voisins de Pissevin et de Valdegour depuis quelques semaines. "Quelques échanges de coups de feu ont eu lieu, notamment ces trois dernières soirées. Peut-être que ce troisième événement est une suite dans ces oppositions", a expliqué le préfet du Gard Jérôme Bonet, tandis que le maire de la ville fait état de quartiers "gangrenés" par le trafic de drogue.

L'enquête sur les faits qui ont entraîné la mort de Fayed est, depuis mercredi, menée sous la direction du parquet de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille, qui suit les dossiers de grande criminalité sur l'arc Sud-Est.

Article original publié sur BFMTV.com