Ce que l'on sait sur le mouvement de foule qui a fait 151 morts à Séoul en marge des fêtes d'Halloween

Ce que l'on sait sur le mouvement de foule qui a fait 151 morts à Séoul en marge des fêtes d'Halloween

Selon le dernier bilan des autorités coréennes, 151 personnes sont mortes, dont 19 étrangers, et des dizaines sont blessées suite à un gigantesque mouvement de foule ce samedi.

Le bilan ne cesse de s'alourdir. Ce samedi, au moins 151 personnes, dont 19 étrangers, sont mortes dans un quartier de Séoul en Corée du Sud, en marge des festivités organisées à l'occasion d'Halloween. Un gigantesque mouvement de foule est à l'origine du drame.

BFMTV.com fait le point sur ce que l'on sait de cette bousculade et de ses conséquences.

· Que s'est-il passé?

Alors que les célébrations d'Halloween battaient leur plein dans les rues de Séoul ce samedi, rassemblant un grand nombre de personnes dans la capitale, un immense mouvement de foule a saisi les fêtards dans le quartier d'Itaewon, dans le centre de Séoul. On ignore pour l'instant ce qui a déclenché le mouvement de foule.

Des photographies publiées par Yonhap ont montré plus d'une dizaine de personnes gisant dans une rue, des sauveteurs effectuant des massages cardiaques à certaines d'entre elles, alors que la police tenait la foule à distance par des cordons de sécurité. Selon des images vidéo, une vingtaine de corps étaient cependant revêtus de draps ou de couvertures, les sauveteurs ne tentant pas de les ranimer. D'autres victimes ont été évacuées sur des civières vers des ambulances.

L'agence Yonhap a cité un témoin non identifié, qui a raconté que les victimes avaient été écrasées dans des mouvements de foule. "Les gens étaient les uns sur les autres. Certains perdaient connaissance progressivement, d'autres étaient manifestement morts", raconte cette source.

· Quel est le bilan actuel?

Selon un dernier bilan des autorités, 151 personnes, dont 19 étrangers de diverses nationalités, sont mortes à la suite du mouvement de foule. Il s'agit de 97 femmes et 54 hommes, ont indiqué les pompiers à l'AFP.

Les chiffres des blessés étaient divergents, le ministère de l'Intérieur en comptabilisant environ 150 et les pompiers 82.

"Le grand nombre de victimes est dû au fait que beaucoup de gens ont été piétinés lors de la fête d'Halloween", a indiqué à la presse sur le lieu de la catastrophe un responsable des pompiers de la capitale sud-coréenne, Choi Seong-beom.

Les autorités de Séoul ont par ailleurs fait état de 355 personnes manquantes tôt dimanche matin.

· Quels sont les moyens de secours engagés?

Un porte-parole des pompiers a indiqué que 140 ambulances avaient été déployées sur les lieux dans la foulée des événements pour prendre en charge les victimes.

Face au nombre très important de victimes, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a demandé de préparer les hôpitaux à accueillir les blessés, comme le rapporte ce samedi la présidence du pays. Quant au maire de Séoul, Oh Se-hoon, qui se trouvait en visite en Europe, il a décidé de revenir précipitamment en raison du drame, selon Yonhap.

· Comment les autorités réagissent-elles?

Les célébration de Halloween cette année sont les premières depuis la pandémie de Covid-19, dans laquelle les Sud-coréens avaient été obligés de porter le masque en extérieur. Environ 100.000 personnes, selon les estimations des médias, étaient venues à Itaewon pour cette fête de Halloween.

"Dans le centre de Séoul est survenu une tragédie et un désastre qui ne devraient pas s'être produits", a déclaré dimanche le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, dans une adresse télévisée à la nation.

Le gouvernement "enquêtera rigoureusement sur la cause" du drame "pour s'assurer qu'un tel accident ne se reproduise plus à l'avenir", a-t-il promis.

"J'ai le coeur lourd et il m'est difficile de contenir mon chagrin", a ajouté le chef de l'État, qui s'est rendu dimanche matin sur le lieu du drame, vêtu du blouson vert des secours d'urgence, et a décrété le deuil national.

"L'importance de la foule attendue à Itaewon n'était pas très différente des années précédentes, donc je pense que le personnel déployé l'a été à une échelle similaire à avant", a déclaré le ministre de l'Intérieur Lee Sang-min, ajoutant qu'un "nombre considérable" de policiers se trouvaient au même moment dans un autre quartier de la capitale pour encadrer une grosse manifestation.

· Pourquoi les autorités ont d'abord parlé d'"arrêts cardiaques"?

Avant de parler des morts à la suite du mouvement de foule, les pompiers de la capitale sud-coréenne ont d'abord annoncé que des dizaines de personnes avaient été victimes d'arrêt cardiaque.

Un choix qui trouve une explication dans les coutumes médicales du pays: en Corée du Sud, les responsables des secours parlent d'arrêt cardiaque tant qu'un médecin n'a pas officiellement prononcé la mort d'une personne.

· Quelles sont les réactions à l'international?

Quelques heures après le drame, alors que le bilan ne cesse de s'alourdir, le président Emmanuel Macron a tweeté en signe de soutien envers "l'ensemble du peuple coréen". Il exprime ce samedi soir "une pensée émue pour les habitants de Séoul."

"La France est à vos côtés", a ajouté le chef de l'Etat.

Dans la foulée, la Première ministre Elisabeth Borne a souligné sa "très vive émotion". "Toutes mes pensées vont aux victimes, à leurs proches et au peuple coréen", toujours par le biais du réseau social.

Le tout nouveau Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a également tweeté pour déplorer les "nouvelles horribles venues de Séoul".

"Toutes nos pensées vont à ceux qui répondent actuellement et à tous les Sud-Coréens en cette période très pénible", a-t-il poursuivi.

Article original publié sur BFMTV.com

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