Ce que l'on sait de la disparition d'Éric Foray, dont le crâne a été retrouvé dans le Vercors

Plus de six ans après la disparition d'Éric Foray, âgé de 47 ans en 2016, son crâne a été retrouvé dans le Vercors, a indiqué son avocat à BFMTV mercredi, confirmant une information du Dauphiné Libéré.

Sa disparition en 2016 dans la Drôme fait partie des centaines de dossiers réexaminés pour y déceler une éventuelle implication de Nordahl Lelandais. Totalement à l'arrêt depuis plusieurs années, l'enquête pourrait bien être relancée.

• Parti faire des courses en 2016

Éric Foray, un homme d'1m90, âgé de 47 ans, cheveux courts et allure athlétique, a disparu le 16 septembre 2016 vers 12h30 alors qu'il était sorti acheter du pain à Chatuzange-Le-Goubet, dans la Drôme. Il a quitté son domicile quelques minutes plus tôt au volant d'un véhicule Suzuki couleur beige/or.

L'enquête initiale avait conduit le parquet à ouvrir une information judiciaire pour enlèvement et séquestration. Les investigations étaient diligentées par le groupe "cold case" de la section de recherches de Grenoble, appuyé par le Groupement de gendarmerie de la Drôme, selon la même source.

• Les efforts de son compagnon et l'appel à témoins

À l'époque, son compagnon, Régis Pique, avait multiplié les appels à témoins dans la région et sur les réseaux sociaux pour retrouver Éric Foray - en vain. Malgré les recherches menées, l'homme n'avait pas été retrouvé, ni son véhicule.

D'ailleurs, un appel à témoins est toujours en cours concernant ce véhicule. Il s’agit d’un Suzuki Grand Vitara couleur or immatriculé EA-858-RS.

Mais, près de deux ans plus tard, un rebondissement dans l'affaire intervient. Le 11 juin 2018, la gendarmerie avait lancé un autre appel à témoins dans le cadre de l'enquête sur la disparition d'Éric Foray et sur celle d'une jeune femme, Nelly Balmain en août 2011, faisant le lien avec un tueur, très connu médiatiquement.

• La piste de Nordhal Lelandais

L'avocat d'Éric Foray, Maître Boulloud, a déposé plainte contre X en 2018 pour séquestration, avec constitution de partie civile, afin de "vérifier s'il n'y avait pas une connexion" entre Éric Foray et Nordahl Lelandais - condamné à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys - expliquait-il alors à BFMTV.

En 2018, la cellule Ariane, chargée de rouvrir de nombreux cold cases à l'aune du profil de Nordahl Lelandais, avait établi un lien entre Éric Foray et lui: le nom de famille du disparu figurait dans un carnet d'adresses de l'ex-militaire.

Il s'agissait en fait d'un ami de Lelandais, qui avait été entendu et n'avait aucun lien avec Éric Foray, selon une source proche de l'enquête. La piste avait donc été écartée.

"Il n'y a rien à ce stade dans le dossier qui permet de le relier à Nordahl Lelandais. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien à faire, d'où le lancement des deux appels à témoins. Ce que l'on cherche, c'est le petit détail qui va faire la différence", avait alors expliqué le général Jean-Philippe Lecouffe, à l'époque sous-directeur de la police judiciaire de la direction générale de la gendarmerie nationale.

• La découverte du crâne relance l'affaire?

Au lendemain de la découverte du crâne dans le Vercors, le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny, a indiqué dans un communiqué: "Les causes du décès d'Éric Foray restent à découvrir, comme le reste de sa dépouille. Pour l'heure, aucune hypothèse n'est écartée, y compris celle menant à un homicide volontaire."

Il a estimé que la découverte et l'identification formelle du crâne via des "analyses médico-légales" constituaient une "évolution majeure" de l'enquête. Les circonstances de la découverte du crâne n'ont toutefois pas été précisées.

"Par un réquisitoire supplétif en date du 3 janvier 2023, le parquet de Valence a étendu la saisine du juge d'instruction à la qualification de meurtre, pour qu'il poursuive désormais l'élucidation des circonstances, le cas échéant, criminelles du décès" du disparu, a précisé Laurent de Caigny.

"Cette découverte, aussi triste qu'elle soit, confirme ce que l'on craignait. Maintenant, il faut qu'on en sache plus au niveau de l'endroit où le crâne a été retrouvé (...) pour savoir si on est sur une affaire d'homicide confirmée", a déclaré Bernard Valézy, le vice-président national de l'ARPD (Assistance et Recherche de Personnes disparues), qui soutient notamment Régis Pique, le compagnon d'Éric Foray.

La gendarmerie a indiqué ce mercredi qu'"en cas de renseignements relatifs à la disparition, la mort d'Éric Foray ou à la localisation de son véhicule", toute personne pouvait la contacter au 06.44.30.09.58.

Article original publié sur BFMTV.com