Loire: victime d'une fracture du fémur, une nonagénaire doit attendre huit jours pour être opérée

Plus d'une semaine d'un long et douloureux calvaire. Le 19 décembre 2023, une patiente de 92 ans est admise aux urgences du CHU de Saint-Étienne, dans le département de la Loire, pour une fracture du fémur qui s'est produite sous sa prothèse, indique le quotidien Le Progrès. Après quelques heures d'attente, elle est placée en service de traumatologie mais, à cause des anticoagulants qui lui sont donnés, ne peut être immédiatement opérée.

C'est finalement le 23 décembre que l'opération est programmée. Ce jour-là, la nonagénaire, à jeun, patiente en vain. Les jours suivants, jusqu'au 27 décembre, cette même scène se répète à deux reprises, et la vieille dame est contrainte d'attendre de nouveau. Ce jour-là, sa fille prend la décision de transférer sa mère dans un autre établissement de la ville, où elle est immédiatement opérée.

"Elle a quand même passé quatre jours à attendre. Chacun sait que la prise en charge d’une fracture du fémur chez une personne âgée est une urgence chirurgicale et que les risques de mortalité et de troubles cognitifs irréversibles augmentent en fonction du nombre de jours de retard", dit-elle, toujours auprès du même média.

L'hôpital débordé

Contacté par Le Progrès, l'établissement stéphanois présente ses excuses et avance "un surcroît d’activité aux urgences, en particulier en traumatologie."

"Cette situation a dépassé nos capacités de réponse aux attentes et aux besoins des patients avec, pour conséquence, l’obligation de transferts vers d’autres établissements eux-mêmes confrontés à des difficultés importantes", ajoute-t-on.

De surcroît, le CHU argue que l'afflux de patients "du département et au-delà", qui "présentent souvent un état critique dont le traitement est non différable", affecte inexorablement les urgences.

Reste que les exemples de patients qui ne sont pas pris correctement en charge aux urgences, les morts évitables, se multiplient en France. Dernier exemple marquant en date, celui de Lucas, 25 ans, victime d'un choc septique, qui est mort dans les couloirs de l'hôpital d'Hyères, dans le Var.

Le 16 janvier lors de sa conférence de presse fleuve tenue devant les médias, le président de la République Emmanuel Macron avait assuré que le gouvernement allait "tenir l'objectif" de désengorger les urgences d'ici la fin de l'année 2024.

Article original publié sur BFMTV.com