"On est pas loin du chaos": les agriculteurs manquent de carburant et veulent être prioritaires à la pompe

Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, demande à ce que les agriculteurs soient prioritaires pour s'approvisionner en carburant, la situation étant intenable pour le secteur.

Ambulanciers, infirmières à domicile, pompiers, policiers, chauffeurs de taxis… De nombreuses professions souffrent de la pénurie de carburant en France. Et à cette liste s'ajoutent les agriculteurs. Après un été marqué par la chaleur, le manque de carburant risque d'être la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour toute la profession, alerte Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA.

Pour lui et ses collègues, cette période de l'année est l'une des plus importantes: celle des semis. Pourtant, son tracteur est à l'arrêt et il a dû stopper toutes ses cultures. Car il attend désespérément de se faire livrer les 5000 litres de fioul nécessaires pour faire tourner son exploitation.

"Je pense qu'on est pas loin du chaos si on n'arrive pas à être livrés rapidement", prévient Luc Smessaert.

Dans son exploitation, il "reste 37 hectares de blé à semer, donc ce sont des journées où on va consommer 800 à 900 litres de fioul par jour", explique-t-il.

"On est en train de jouer sur le lait de demain"

L'agriculteur est aussi gêné au quotidien par la pénurie dans l'alimentation des animaux qu'il élève. Car l'outil que Luc Smessaert utilise pour transporter les stocks de blés utilise aussi du carburant.

"On a rempli son réservoir en siphonnant la moissonneuse batteuse qui a servi cet été", explique-t-il.

La situation semble intenable pour le secteur, qui demande à intégrer les agriculteurs parmi les professions prioritaires pour recevoir de l’essence. Surtout, que, selon Luc Smessaert, une longue absence de carburant pourrait avoir des conséquences pour des milliers de Français.

"Il faut que le gouvernement se rende compte qu' on est en train de jouer sur le lait de demain, sur le blé, le sucre qu'on mangera cet hiver. Forcément ça aura des répercussions", alerte-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com

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