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Loi Sécurité globale: pour Dupond-Moretti, "pas question d'interdire à des journalistes de filmer"

Invité de BFM Politique ce dimanche, le ministre de la Justice a insisté sur le fait que cette loi n'avait pas été votée, et sera encore débattue à l'Assemblée, au Sénat, mais aussi au gouvernement.

"Ma position elle est très claire." Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti est revenu ce dimanche dans BFM Politique sur la loi de sécurité globale, et particulièrement sur l'article 24, très critiqué, qui interdit de diffuser des images identifiant des policiers quand l'intention est de leur nuire.

Les organisations de journalistes se sont hissées contre ce texte qui viendrait compléter la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, dénonçant les restrictions graves qu'il pourrait entraîner pour le métier de journaliste et la liberté de la presse.

"Ma position elle est très claire: il n'est pas question d'interdire à des journalistes de filmer et d'informer, c'est trop important dans une démocratie", a déclaré le ministre de la Justice. "En revanche, bien sûr, la protection des policiers c'est aussi quelque chose qui me préoccuppe."

"Nous ne sommes pas figés sur nos positions"

Eric Dupond-Moretti dit la difficulté de trouver l'équilibre de ce texte, et rappelle que le ministre de l'Intérieur, à l'origine du projet de loi, va rencontrer les organisations de journalistes lundi pour débattre du texte.

Il insiste également à plusieurs reprises sur les possibles modifications qui seront apportées à cet article: "Nous sommes en première lecture, il y aura un examen de ce texte au Sénat, il y a aussi un garde des Sceaux qui est susceptible de dire un certain nombre de choses", dit-il, assurant que des discussions se faisaient aussi au gouvernement. "Nous ne sommes pas figés sur nos positions."

Interrogé sur la notion "d'intention" dans cette loi, Eric Dupond-Moretti explique d'ailleurs que "le droit pénal est d'interprétation stricte, et on ne peut pas poursuivre en droit pénal français des gens pour une intention, mais pour un acte ou pour un fait. Ça fait partie des choses que j'ai dites et que j'ai transmises".

"Aucun journaliste ne sera jugé en comparution immédiate"

Le ministre est également revenu sur des passages du projet de loi sur les séparatismes, qui concernent également la loi sur la liberté de la presse de 1881, afin de lutter contre la haine en ligne.

"Un certain nombre d'individus qui disent la haine en ligne, sont jugés selon les modalités de la loi de 1881", explique le ministre. "Je ne veux pas que les crapules soient protégées par cette loi faite pour les journalistes (...) Ils seront jugés pour certains d'entre eux dans le cadre de la comparution immédiate."

Le ministre a assuré qu'il ne toucherait pas au texte de 1881. Ne donnant pas de définition claire de ce qu'est ou n'est pas un journaliste, Eric Dupond-Moretti assure également, en guise de conclusion: "Soyez assuré qu'aucun journaliste ne sera jugé dans le cadre d'une comparution immédiate".

Article original publié sur BFMTV.com

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