Loi renseignement : quand des socialistes s’allient à la droite contre le gouvernement

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, lors de la séance de questions au gouvernement, le 25 mars 2015 à l'Assemblée nationale à Paris

Des députés PS et UMP ont fait tomber un amendement de l’exécutif, soutenu par les frondeurs sur le renseignement pénitentiaire.

Le projet de loi sur le renseignement donne lieu aux attelages les plus baroques. Des socialistes frondeurs et des écologistes qui soutiennent le gouvernement, tandis que le groupe PS s’allie à la droite pour contrer l’exécutif : voilà l’hémicycle à front renversé.

Ce mardi soir, les députés débattaient du périmètre de la «communauté du renseignement». Vient un amendement du gouvernement déposé par Christiane Taubira. La garde des Sceaux veut supprimer une disposition du projet de loi prévoyant que la Justice figure parmi les ministères susceptibles de commander la mise en oeuvre de techniques de renseignement. Or la ministre, elle, était très réticente à ce que soient intégrés à la communauté du renseignement les agents du renseignement pénitentiaire. Une telle transformation de leurs missions avait été introduit dans la loi, en commission, par un amendement de l’UMP Guillaume Larrivé.

Dans l’hémicycle, ce mardi soir, les ministres de la Justice et de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, défendent donc l’idée qu’on ne peut demander à l’administration pénitentiaire «de gérer au quotidien» des détenus tout en mettant «en œuvre des techniques secrètes pour les surveiller». Pour Christiane Taubira, qui martèle que le renseignement pénitentiaire n’a «jamais été aussi renforcé, aussi diversifié dans ses compétences», l’article «va au-delà des métiers actuellement exercés aussi bien par les officiers des services pénitentiaires que par les surveillants». Les députés EE-LV approuvent. «Pour une fois nous allons avoir beaucoup de plaisir à soutenir le gouvernement», savoure Noël Mamère. «Il faut bien discerner quel est le métier de chacun», complète le socialiste Philippe Nauche, rapporteur pour la commission de la Défense, tandis que Bernard Cazeneuve apporte un soutien appuyé à sa collègue, Christiane Taubira, rappelant qu’il s’agit bien d’«un (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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