Loi immigration : Emmanuel Macron ne veut pas s’en mêler et préfère se projeter sur la suite et France 2030

Comment Macron (ici le 14 juin 2022) essaie de survoler le bourbier de la loi immigration
GONZALO FUENTES / AFP Comment Macron (ici le 14 juin 2022) essaie de survoler le bourbier de la loi immigration

POLITIQUE - Un peu d’air. Le président de la République se rend à Toulouse ce lundi 11 décembre, notamment sur le site d’Airbus, pour parler économie et innovation alors que débuteront, au même moment, des discussions périlleuses autour du projet de loi immigration dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

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L’opposition menace, à travers une motion de rejet, de mettre un coup d’arrêt brutal à la réforme censée être la plus importante du second quinquennat Macron après celle sur les retraites. Un vote à suspense, nouvel épisode d’une saga qui a tout pour virer au bourbier pour le camp présidentiel.

Dans ces conditions, Emmanuel Macron préfère pour l’instant rester au-dessus de la mêlée. En retrait des débats éruptifs et des tractations serrées avec Les Républicains, dévolus au ministre de l’Intérieur pour ce texte, le président s’attache à penser l’après. Comme s’il souhaitait enjamber la difficulté.

À Toulouse pour parler France 2030

À Toulouse, le locataire de l’Élysée va donc vanter son programme « France 2030 ». Il va dresser un bilan d’étape, deux ans après le lancement de ce plan d’investissement de 54 milliards d’euros, en annonçant son extension à de nouvelles technologies. Une escapade qui lui permettra ainsi de parler hydrogène, puce électronique, intelligence artificielle, mais également avion hybride, robot agricole ou jumeau numérique.

En somme, un « gros moment de projection », se réjouit l’entourage du chef de l’État auprès du HuffPost, en promettant l’annonce notamment de « 5 et 10 défis aux communautés savantes et d’entrepreneurs pour explorer de nouvelles frontières d’innovations. »

Un événement - loin des soubresauts de l’actualité et de la loi immigration - qui s’inscrit dans la droite ligne des dernières annonces présidentielles. Pour remodeler la recherche et donner plus d’autonomie aux universités ou pour choisir les futurs vitraux qui orneront la cathédrale de Notre-Dame. « Cela permet de penser à l’avenir malgré la monotonie du moment, fait valoir notre source avant la virée à Toulouse, c’est important pour faire de la France une puissance conquérante et innovante. »

En attendant le « rendez-vous avec la nation »

Au-delà de ces déplacements centrés sur les thèmes favoris du chef de l’État, la réindustrialisation ou la souveraineté, le président de la République a lui-même posé un nouveau jalon pour la suite de son quinquennat. Selon des confidences publiées dans les colonnes du Monde durant le week-end, il envisage un « rendez-vous avec la nation » au début de l’année prochaine.

Pour tourner la page d’une année difficile ? Pour relancer son second quinquennat grippé comme il souhaitait le faire avec les rencontres de Saint-Denis ? Emmanuel Macron, qui s’exprimait en marge d’une visite au Panthéon pour choisir le caveau où reposera le résistant Missak Manouchian, n’en a pas dit beaucoup plus sur cette nouvelle initiative politique. Ni sur le fond, ni sur la forme.

Il a simplement expliqué vouloir « rappeler la France à elle-même (...) redonner une espérance, un goût de l’avenir » pour répondre au « rôle » qu’il s’est « assigné » : « tenir l’unité du pays. » Une tâche peut-être plus nécessaire encore après les discussions qui s’ouvrent ce lundi à l’Assemblée.

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