La loi immigration de Darmanin reportée, LR riposte

Les chefs de la droite estiment que le gouvernement est responsable de ses propres difficultés sur ce texte
Les chefs de la droite estiment que le gouvernement est responsable de ses propres difficultés sur ce texte

POLITIQUE - Visiblement chez LR, certains ont pris des cours d’escrime et maîtrisent l’art de la parade-riposte. Les Républicains, qui refusent d’endosser la responsabilité du report de la loi immigration, déposeront leur propre texte sur le sujet, annonce le patron du groupe LR à l’Assemblée Olivier Marleix aux Échos, quelques secondes seulement après qu’Élisabeth Borne les a mis en cause publiquement.

Contrainte de décaler son texte pour la troisième fois, la Première ministre n’a pas hésité à cibler Les Républicains, pourtant son principal allié, comme responsables de ces péripéties. « Il n’existe pas de majorité pour voter un tel texte, comme j’ai pu le vérifier hier en m’entretenant avec les responsables des Républicains », a-t-elle ainsi soufflé ce mercredi 26 avril, en présentant la feuille de route de son gouvernement pour les 100 jours à venir. Et de poursuivre : « ils doivent encore dégager une ligne commune entre le Sénat et l’Assemblée. »

Une pierre que la rue de Vaugirard refuse d’accueillir dans son jardin. Le chef des Républicains Éric Ciotti a repris la main mercredi matin, avant les annonces de la Première ministre, en appelant à un référendum sur la question migratoire. Gérard Larcher, le président du Sénat a quant à lui posé ses conditions, toujours plus strictes, pour un soutien de la droite.

Les Républicains et la « manœuvre grossière »

Las, le chef des députés LR Olivier Marleix a finalement annoncé, après le report de la Première ministre, que son parti allait proposer son propre texte. « Nous avons décidé avec Éric Ciotti et Bruno Retailleau (patron du groupe sénatorial) de déposer une proposition de loi commune portée par Les Républicains », a-t-il ainsi affirmé dans Les Échos, avant d’ajouter, comme une sentence : « Nous ne voulons pas d’un texte pour faire semblant. Une majorité écrasante de Français attend que ça change. »

Le parlementaire n’a semble-t-il que peu goûté aux déclarations de la Première ministre, désireuse de faire porter le chapeau à la droite sur un thème qui lui est pourtant cher. « La division est dans son camp ! », réplique Olivier Marleix, quelques instants après le discours d’Élisabeth Borne, en assurant que « sur ce sujet-là nous n’avons aucun état d’âme. Et surtout pas entre les groupes LR du Sénat et l’Assemblée ».

Selon les chefs du parti gaulliste, l’exécutif est pleinement responsable de ses propres difficultés et de ses atermoiements sur ce dossier. « Le gouvernement est piégé par l’aile gauche de sa majorité », estime ainsi Olivier Marleix, toujours dans les Échos. Pour Éric Ciotti, « l’absence de majorité sur cette question » est effectivement « la conséquence des profondes divisions qui traversent la coalition présidentielle ».

Même analyse pour Bruno Retailleau. Le chef des sénateurs LR a directement interpellé la Première ministre sur les réseaux sociaux, en critiquant une « manœuvre grossière » de sa part pour masquer les « divisions » au sein de son propre camp. « Trop facile Élisabeth Borne de vous défausser sur LR », écrit-il.

Il faut dire aussi que derrière ces coups de billard, la Macronie et la droite ne sont pas d’accord sur tout ce qu’il faut mettre, ou non, dans un texte sur l’immigration. Dans son communiqué, Éric Ciotti pointe également « l’obstination du gouvernement à vouloir imposer une énième vague de régularisation des clandestins. » Une ligne rouge pour Les Républicains.

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