Loi fin de vie : Firmin-Le Bodo reconnaît un « trouble » après la nomination de ses successeurs à la Santé

Vu le profil de ses successeurs, l’ancienne ministre chargée de la « fin de vie » reconnait un « trouble » (ici Agnès Firmin Le Bodo en décembre 2023)
LUDOVIC MARIN / AFP Vu le profil de ses successeurs, l’ancienne ministre chargée de la « fin de vie » reconnait un « trouble » (ici Agnès Firmin Le Bodo en décembre 2023)

POLITIQUE - L’oubliée du big bang. La nomination de Catherine Vautrin à la tête d’un super ministère social, puis de Frédéric Valletoux son ministre délégué à la Santé, suscite l’inquiétude des défenseurs de la loi sur la « fin de vie. » Et manifestement de l’ancienne responsable en charge du dossier.

Locataire de l’avenue de Ségur entre juillet 2022 et janvier 2024, Agnès Firmin-Le Bodo, a fait partie des ministres remerciés après l’interminable remaniement. Discrète depuis son éviction, cette proche d’Édouard Philippe s’exprime dans les colonnes du Figaro mardi 20 février et fait état de doutes quant aux profils choisis par Emmanuel Macron et Gabriel Attal pour mener à bien ce projet aussi sensible que crucial pour le chef de l’État.

« Il est évident que ça crée un trouble. Sur un sujet aussi difficile, chacun a forcément des convictions personnelles », explique l’ancienne ministre, en référence notamment à la nomination de Catherine Vautrin, une personnalité issue des Républicains, réputée conservatrice sur les sujets sociétaux.

Et d’ajouter : « Quand on est ministre, on doit en faire fi. Quand j’étais députée, j’avais une position personnelle. Quand j’étais ministre, j’ai écouté tous les avis. »

Une « main tremblante »

De fait, la loi sur la fin de vie ne semble pas être une des grandes priorités de celle qui a pris la tête d’un ministère XXL englobant le Travail, la Santé, et les Solidarités en janvier dernier.

Fin décembre, Emmanuel Macron avait évoqué la présentation - plusieurs fois reportée - d’un texte « en février » après l’annonce « en janvier » d’un plan stratégie décennal sur les soins palliatifs. Depuis, silence radio ou presque - le chef de l’État a même fait l’impasse sur le sujet lors de sa grande conférence de presse de rentrée.

De son côté, Catherine Vautrin ne s’épanche guère. Elle a certes énuméré plusieurs enjeux lors de son discours de passation de pouvoir, assurant ne pas oublier « ce grand sujet de la fin de vie ». Mais elle rechigne à en dire davantage.

Depuis, la ministre de la Santé a bien précisé à l’Assemblée nationale que le texte « sera discuté » au Parlement d’ici « la fin du printemps et probablement à l’été », conformément au nouveau calendrier annoncé par Gabriel Attal lors de sa déclaration de politique générale. Mais elle a également expliqué, sur Cnews, qu’il faudra « légiférer d’une main tremblante parce que sur des sujets aussi importants que celui-là, comme le disait Montesquieu, il faut être extrêmement vigilant. »

Autant de précautions - après des mois de discussions et atermoiements - susceptibles d’alimenter les craintes de ceux qui ressortent les anciennes prises de position de la nouvelle ministre. « Il y a vingt ans, lors du premier vote de la loi Leonetti, Catherine Vautrin avait tenu des propos marquant son opposition à toute évolution vers une aide à mourir », soulignait par exemple Jonathan Denis, le président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) après les changements au ministère.

L’arrivée comme ministre délégué de Frédéric Valletoux, un ancien député spécialiste des questions de santé, qui a exprimé plusieurs fois ses réserves sur une quelconque aide active à mourir, n’a pas permis de dissiper le « trouble. »

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