Loi d’orientation agricole : le placebo franco-français !

Le projet de loi agricole a été présenté en conseil des ministres ce mercredi 3 avril 2024.  - Credit:Fred HASLIN / MAXPPP / PHOTOPQR/LE COURRIER PICARD/MAXP
Le projet de loi agricole a été présenté en conseil des ministres ce mercredi 3 avril 2024. - Credit:Fred HASLIN / MAXPPP / PHOTOPQR/LE COURRIER PICARD/MAXP

Après des mois de turbulences champêtres et alors que de nombreuses manifestations ont encore lieu aux quatre coins du pays, la réponse du gouvernement au monde paysan vient de tomber avec le projet de loi d'orientation agricole, septième du genre depuis le tout premier opus, voté en 1960, à qui nous devons la création des Safer, la réforme de l'enseignement agricole et la création du Label rouge. Une nouvelle « LOA » de toute évidence revue et corrigée sous la pression d'un secteur d'activité qui réclame, depuis le début de l'année, un peu plus de vision, de considération et de simplification.

Pour savoir si le monde paysan a été entendu, transportons-nous au fil des 19 articles qui étayent le texte. Et commençons par cet incipit : « La crise sanitaire liée au Covid-19, la guerre d'invasion qui se déroule aux portes de l'Europe et l'intensification de l'impact du changement climatique démontrent l'impérieuse nécessité de consolider la souveraineté alimentaire française et européenne et d'ériger cet impératif comme l'une des priorités stratégiques de nos politiques publiques. »

La « souveraineté alimentaire », un objectif qualifié de « mère des batailles » par le président de la République himself. Nous voilà prévenus, l'agriculture, au même titre que l'environnement, est donc désormais considérée comme prioritaire. Et ce, même si les écologistes déplorent un soudain changement de braquet avec la mise sous tutelle de l'Office français de la biodiversité, la [...] Lire la suite