Loi climat : la surenchère du Parlement
Ursula von der Leyen pensait marquer les esprits en proposant, lors de son discours sur l'état de l'Union, un objectif très ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Avec - 55 % des rejets carbonés d'ici à 2030, la présidente de la Commission prenait, pensait-elle, la tête du combat climatique mondial et marquait l'histoire en présidant la Commission qui lancerait le grand chambardement devant conduire à la neutralité carbone du continent européen d'ici à 2050. Vingt-deux jours se sont écoulés et Ursula von der Leyen est déjà détrônée par plus « verte » qu'elle. En effet, dans un jeu classique de surenchère, le Parlement européen a amendé la loi climat de la Commission pour porter cette ambition à - 60 %? Pour mémoire, en 2014, l'objectif européen avait été fixé à - 40 % en 2030 par rapport au niveau de 1990. La nouvelle ambition se situe donc vingt points au-dessus alors que des rapports européens soulignent déjà la difficulté d'atteindre les - 40 %?
Une alliance des députés centristes (Renew), sociaux-démocrates (S & D), écologistes et de l?extrême gauche (GUE) a permis à cet amendement de l?emporter de peu : 352 voix pour, 326 contre et 18 abstentions. Les chrétiens-démocrates du PPE ont été mis en minorité ? ce qui est rare ? du fait de la défection de 16 d?entre eux. L?apport des 22 députés non inscrits a été essentiel. Au PPE, 6 Polonais se sont démarqués de la ligne du parti par opposition aux ultraconservateurs au pouvoir à Varso [...] Lire la suite