Logement social : la gauche dénonce la « diversion » du gouvernement qui veut « libérer plutôt que construire »

POLITIQUE - « Libérer plutôt que construire. » La gauche n’est pas convaincue par cette proposition du ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, qui souhaite donner la possibilité aux bailleurs sociaux de sortir les locataires aux revenus trop élevés afin de désengorger le parc social. Une mesure critiquée par la gauche ce vendredi 12 avril, qui y voit une « diversion » de la part du gouvernement.

Faire sortir les locataires trop riches de leur logement social ? Voici comment le gouvernement veut faire

L’insoumise Manon Aubry a notamment dénoncé sur TF1 une « chasse aux pauvres » en rappelant que 4 millions de personnes sont en situation de mal-logement en France et plus de 2 millions en attente d’un logement social. Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, la tête de liste de LFI pour les européennes voit ainsi dans le projet du gouvernement une mesure qui « permettra de financer moins de logements sociaux ».

« Le gouvernement décide, dans ce concours Lépine des réductions budgétaires, de s’attaquer maintenant au logement social » a blâmé pour sa part Emma Rafowicz, la patronne des Jeunes socialistes, sur franceinfo. L’exécutif cherche en effet 10 millions d’économies pour faire face à l’aggravation du déficit public.

Une mesure d’équité ?

La responsable socialiste a en particulier reproché au gouvernement de vouloir libérer des logements plutôt qu’en construire de nouveaux. « Aujourd’hui ce qu’il faut faire, ce n’est pas culpabiliser ceux qui habitent ces logements sociaux, c’est développer le logement, écouter les acteurs du logement social et surtout avancer vers plus d’égalité », a-t-elle plaidé.

Côté gouvernement, Christophe Béchu au contraire a défendu sur Public Sénat une mesure qui introduirait plus d’équité. « On ne peut pas sur le même palier, avoir quelqu’un au RSA et quelqu’un qui a un patrimoine conséquent, et qui paient le même loyer à la fin du mois », a argué le ministre de la Transition écologique.

Il a aussi rappelé que les nouveaux outils mis à disposition des bailleurs sociaux ne constituent pas une obligation, mais une possibilité offerte de pouvoir soit augmenter les loyers en fonction du revenu des gens, ou de ne pas renouveler le bail quand il arrive à échéance. Le texte doit arriver en Conseil des ministres le 7 mai.

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