"L'objectif, c'est la survie": un Français à Gaza témoigne de la situation sur place

Un quotidien sous les bombes. Louis Baudouin-Laarman, responsable de la communication de Médecins sans frontières (MSF) pour les territoires palestiniens, résidant dans un camp de l'ONU situé au sud de la bande de la Gaza raconte par téléphone à BFMTV les combats dont il est témoin depuis près de trois semaines.

"L'objectif, c'est la survie dans l'immédiat" pour la population gazaouite, assure-t-il.

"Avec les bombardements, à l'aveugle partout dans la bande de Gaza, les gens doivent bouger, quitter leur appartement, pour ceux qui en ont encore un", déplore-t-il.

"Aucun endroit vraiment en sécurité à Gaza"

Le responsable en communication de MSF précise que lui et son équipe sont "dans l'attente d'une sortie ou d'une rotation éventuelle". D'ici là, "on se débrouille, on s'accroche", dit-il, indiquant avoir déjà dû déménager à trois reprises depuis l'attaque du 7 octobre.

"Des bombardements, il y en a presque tous les jours", assure-t-il, alors qu'Israël poursuit ses frappes sur le territoire palestinien en réplique à l'attaque du Hamas.

"Le problème, c'est qu'il n'y a aucun endroit qui est vraiment en sécurité à Gaza", déplore-t-il.

"On soigne des grands brûlés avec du paracétamol"

"Tous les camps, ceux de l'ONU notamment, sont surpeuplés. Il y a de gros problèmes d'approvisionnement également, en particulier en eau, il y a des problèmes de latrines", explique-t-il.

Une situation humanitaire déplorable qui laisse craindre "bientôt des épidémies dans tous ces camps", souligne Louis Baudouin-Laarman. Ce dernier s'inquiète de voir les conditions encore empirer dans les jours et semaines à venir "s'il n'y a pas une pause humanitaire qui se met en place pour organiser les entrées de carburant, (l'installation) de latrines, la distribution en eau, en électricité, en vivre".

"On est déjà dans une crise humanitaire c'est sûr, mais on va vers quelque chose de bien pire", s'alarme-t-il.

"Ce n'est pas vraiment tenable. (...) On manque d'anesthésiques, on donne des demi-doses, on soigne des grands brûlés avec du paracétamol", raconte-t-il.

L'UE demande des "pauses" humanitaires

Les dirigeants de l'Union européenne ont demandé jeudi "des pauses" dans le conflit qui oppose Israël au Hamas palestinien afin de faciliter l'accès à l'aide humanitaire pour les civils à Gaza.

En six jours, 74 camions d'aide sont parvenus, depuis l'Egypte voisine, dans le territoire palestinien de 362 km2, soumis à "un siège complet" qui prive ses 2,4 millions d'habitants d'eau, de nourriture et d'électricité, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) jeudi soir.

Face à cette situation, les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays de l'UE ont exprimé jeudi soir leur "plus vive inquiétude concernant la dégradation de la situation humanitaire à Gaza". "Personne n'est en sécurité" à Gaza, dénonce de son côté l'ONU.

Article original publié sur BFMTV.com