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Loïc Akono, basketteur de Metz, quitte le terrain après avoir été traité de « bonobo »

Le basketteur de Metz Loïc Akono a quitté le terrain après avoir été traité de « bonobo » lors d’un match de N2 le 29 janvier.
Trevor Williams / Getty Images Le basketteur de Metz Loïc Akono a quitté le terrain après avoir été traité de « bonobo » lors d’un match de N2 le 29 janvier.

SPORT - À la veille de la présentation par la Première ministre Élisabeth Borne ce lundi 30 janvier d’un plan pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations, un fait divers à connotation raciste se serait déroulé dimanche pendant un match de basket amateur du championnat de Nationale 2, dans l’Est de la France.

Ce 29 janvier, lors de la rencontre Charleville-Mézières - Metz, un spectateur aurait traité de « bonobo » le joueur messin Loïc Akono, comme ce dernier l’a révélé sur son compte Twitter.

« J’ai décidé de quitter le terrain aujourd’hui à Charleville-Mézières après cette phrase d’une personne dans les gradins “relève toi bonobo” », raconte Loïc Akono, qui ajoute que « c’est bien la première fois que ça (lui) arrive ». « J’ai pris cette position de rentrer au vestiaire et rien n’allait me faire changer », explique-t-il.

L’injure raciste aurait été proférée par un spectateur pendant le troisième quart-temps du match, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous (à partir de 1 h 47). Très en colère, Loïc Akono est filmé en train de s’expliquer brièvement avec ce spectateur, avant d’avoir une conversation visiblement musclée avec un arbitre, et d’être remplacé quelques instants plus tard par un coéquipier. Non sans avoir risqué, dit-il, de prendre au passage une faute technique de la part des arbitres lors de cette séquence très confuse.

L’injure raciste entendue initialement par un autre joueur

Cet ancien joueur professionnel de 35 ans a raconté plus en détail au site Be Basket que c’est en fait un de ses coéquipiers, Kevin Kaly, qui a entendu l’injure raciste, au moment où il l’aidait à se relever après une chute au sol non loin du public.

« Il me répète (alors) ce qui a été dit : “relève-toi bonobo” », raconte Loïc Akono. « Au même moment, l’arbitre arrive sur l’action, m’indique qu’il a entendu mais me dit de garder mon calme, que le jeu va reprendre. Moi, je ne pouvais pas laisser le jeu reprendre. J’avais envie de parler avec ces gens-là, de leur adresser un petit mot. Donc je vais vers eux en leur disant : “moi je suis un bonobo ? Moi je suis un bonobo ?” (...) À partir de là, c’est allé très vite. Mon coach m’a sorti. »

« En une fraction de seconde, j’ai réalisé qu’on m’avait insulté de bonobo et que c’est comme si l’on m’avait coupé la langue derrière, en me disant que je n’avais rien le droit de dire, de faire et que je devais encaisser pour continuer à jouer tranquillement », poursuit le joueur dans son témoignage pour Be Basket. « J’ai donc pris la décision de quitter le terrain et je suis resté sur cette position-là. J’avais envie de marquer les esprits, marquer le coup. »

Contacté par le journal L’Ardennais, le président du club de Charleville-Mézières a déploré cet événement qui a impliqué un spectateur dans sa salle. « Je n’ai pas entendu ces propos et l’arbitre non plus (Loïc Akono assure donc lui que si, NDLR), mais s’ils sont avérés, je les condamne bien sûr fermement, car ils n’ont rien à faire dans une salle de basket, ni où que ce soit d’ailleurs », a réagi Luc Torres. « Je suis allé voir après le match le joueur et son coéquipier (...) et j’appellerai très vite aussi le président de Metz pour évoquer directement le sujet avec lui. »

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