Livres : nos coups de cœur de mars

La librairie Le hall du livre à Nancy (Meurthe-et-Moselle), en novembre 2023.  - Credit:Alexandre Marchi/MaxPPP/PhotoPQR/L'Est Républicain
La librairie Le hall du livre à Nancy (Meurthe-et-Moselle), en novembre 2023. - Credit:Alexandre Marchi/MaxPPP/PhotoPQR/L'Est Républicain

Des romans qui nous relient au monde, retraversent l'histoire, qu'il s'agisse de l'Algérie, d'Israël ou encore du Rwanda, dont le mois d'avril prochain marquera les trente ans du génocide perpétré contre les Tutsis, mais aussi des histoires d'amour et de famille, et puis la poésie. Indispensable. Ci-dessous, les choix du service culture. Bonnes lectures !

Mathieu Belezi invoque « Apocalypse Now » en Algérie

Mathieu Belezi, né en 1953, entretient un certain mystère sur sa personne, mais en déclare l'obsession en ayant, au fil des années, construit une œuvre centrée sur l'Algérie coloniale. Son nouveau roman, retravaillant une première mouture parue en 2011 chez Flammarion, pourrait en constituer le point d'orgue, tant il récapitule en forme d'apocalypse l'histoire et la chute d'une illusion. Augusto Roa Bastos avait autrefois imaginé avec Moi, le Suprême (1974), le monologue d'un dictateur sud-américain. Avec Moi, le Glorieux, Belezi poursuit une inspiration jumelle : rendre compte du crépuscule de l'Algérie française dans une couleur comme latino-américaine.

Narrateur en première personne, Albert Vandel, dit Bobby la baraka, est l'un de ces grands colons qui ont bâti leur fortune agraire sur l'exploitation de milliers d'hectares de vignes et d'agrumes, ne reculant devant aucune spoliation, aucune concussion. Au milieu de ses pairs, rois de l'alfa et seigneurs blancs de la Mitidja, il est ici campé à l'heure de la débâcle : année 1962, nihilisme meurtrier de l [...] Lire la suite