Le livre le plus censuré dans les biliothèques américaines est “Genre Queer”, de Maia Kobabe

La censure a encore frappé les livres américains, et pas n’importe lesquels. Cette année encore, ce sont les ouvrages qui portent sur des thèmes LGBTQI ou sur les personnes de couleur qui ont été “les plus visés” aux États-Unis, selon la liste annuelle des dix ouvrages les plus censurés de l’American Library Association (ALA), l’association des bibliothèques américaines.

Si les interdictions de livre connaissent une recrudescence depuis quelques années déjà, 2023 a battu tous les records, avec 4 240 livres censurés, soit “une augmentation de 65 % par rapport à 2022”, note le quotidien américain USA Today, qui cite le rapport de l’association des bibliothèques américaines paru en mars. Ce niveau de censure n’avait jamais été atteint en vingt ans.

Le podium de l’ALA donne une idée assez nette des livres qui dérangent. Le grand vainqueur, pour la troisième année de suite, est Gender Queer, de Maia Kobabe, roman graphique dans lequel l’on suit le parcours de l’identité de l’auteur, y compris “l’exploration de l’identité de genre et de la sexualité”.

Depuis sa sortie en 2019, ce roman graphique a souvent été la cible des législateurs républicains, qui le trouvaient “inapproprié pour les enfants” et demandaient qu’il soit “retiré des bibliothèques scolaires”.

Les bibliothèques au cœur des débats

Tous les livres de cette liste ont plus ou moins connu le même sort, que ce soit L’Œil le plus bleu, de Toni Morrisson, critiqué depuis sa parution, en 1970, pour “ses représentations du racisme et des abus sexuels”, note USA Today, ou encore This Book is Gay, de Juno Dawson, visé pour “son contenu LGBTQI et son caractère prétendument sexuel”.

En 2023, le contenu des livres dans les salles de classe et les bibliothèques a été “au centre de débats controversés entre les éducateurs, les parents et les politiciens”, constate également ABC News, le site d’information de la chaîne américaine ABC.

Bien souvent, les politiciens en question sont des conservateurs qui souhaitent “restreindre, voire supprimer les discussions autour de la race, du genre ou de l’orientation sexuelle”. Certains d’entre eux ont récemment réussi à légiférer pour déterminer les types de livres pouvant se trouver dans les établissements scolaires et ceux qui méritent d’en être bannis.

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