Un livre pour ados mis à l'index en Nouvelle-Zélande

A Auckland, le 14 juillet 2014.

Un ouvrage primé et encensé par la critique est soudainement interdit après deux ans de diffusion. Cru et réaliste, il évoque notamment le sexe, la drogue et le racisme,

«Vit-on dans un pays qui interdit les livres ? Serais-je brûlé par la suite ?» se demande, dépité, l’écrivain néo-zélandais Ted Dawe dans des propos rapportés lundi par le New-Zealand Herald. L’auteur a de quoi s’insurger. L’affaire est grave. Son livre pour adolescents, Into the River, vient d’être temporairement interdit par le Office of film and literature classification (OFLC), comité national d’évaluation et de classification des œuvres, en attendant une mesure définitive. Une décision de censure inédite – depuis la nouvelle législation de classification entrée en vigueur en 1993 – qui agite le pays.

En cause ? Les scènes de sexe et de consommation de drogues qui ponctuent un récit jugé cru. L’histoire repose sur l’itinéraire de Te Arepa Santos, un jeune Maori qui, grâce à une bourse, part étudier dans une institution prestigieuse de Nouvelle-Zélande. Le protagoniste y découvre le sexe, la drogue et le racisme. Dès la parution du bouquin en 2013, le langage utilisé et le réalisme de certaines scènes de l’auteur heurtent de nombreuses associations conservatrices. En tête de file, Family First New Zealand, une sorte de lobby chrétien et conservateur, qui a souvent saisi le censeur, à d’autres occasions. La structure est en partie responsable de l’interdiction temporaire de Into the River. Celle-ci survient après une série de rebondissements et de changement de cap.

Parcours initiatique

Encensé par la critique et primé en juin 2013, Into the River fait rapidement l’objet de plaintes. En septembre de la même année, le livre est classé M, c’est-à-dire sans interdiction mais accompagné d’un avertissement spécifiant qu’il contient des scènes de sexe, de consommation de drogues et un langage pouvant choquer. En décembre, le livre est finalement interdit au moins de 14 ans, après l’intervention de Family (...)

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