En Lituanie, les dissidents russes craignent “le début de la terreur”
La violente agression dont a été victime l’opposant russe Leonid Volkov le mardi 12 mars marque “le début de la terreur”, estime Mikhaïl Maglov, interrogé par le média public lituanien LRT. Ce journaliste d’investigation russe, lui-même proche de l’opposant Boris Nemtsov (assassiné en février 2015) et ancien chef de cabinet d’Alexeï Navalny, est réfugié en Lituanie depuis une décennie.
“L’agression contre Volkov était prévisible, estime-t-il. Après le meurtre d’Alexeï [Navalny], il était évident que les citoyens russes actifs allaient subir la terreur. Le but est de les effrayer.”
“Ce serait naïf de croire que l’agression de Volkov est un simple concours de circonstances”, estime aussi Danil Konstantinov, membre du mouvement Forum Russie libre, cité par le média 15min.lt. À quelques jours de l’élection présidentielle en Russie, il s’agit de rappeler aux adversaires du régime “qu’ils ne sont en sécurité nulle part”, analyse cet autre opposant réfugié à Vilnius. En février, un pilote de l’armée russe qui avait déserté le front ukrainien et trouvé refuge en Espagne a été retrouvé mort, le corps criblé de balles.
“Première agression terroriste politique”
“Nous voyons maintenant la deuxième partie du plan. Après le meurtre d’Alexeï, c’est son équipe qui est attaquée. C’est un élément important de la manière dont Poutine persécute ses opposants”, explique Mikhaïl Maglov.
En Lituanie, la population est composée de 5 % de russophones, dont environ 16 000 citoyens russes. “La capitale, Vilnus, abrite des centaines d’organisations liées à l’opposition russe, qu’il s’agisse de groupes de défense LGBTQ, d’artistes militants comme les membres de Pussy Riot, d’acteurs politiques ou d’organes de presse indépendants”, rappelle le site de l’ONG américaine Institute of Current World Affairs.
Les autorités du pays considèrent l’attaque contre Leonid Volkov comme “la première agression terroriste politique” commise sur le territoire, indique LRT dans un autre article. Les services de renseignement lituaniens ont fait savoir que cette agression avait probablement été organisée et mise en œuvre par la Russie.