En Lituanie, une clôture pour contrer les appétits russes

Le ministre de la Défense lituanien Raimundas Karoblis (à gauche) et son homologue américain James Mattis se sont rencontrés à Vilnius le 10 mai pour évoquer un renforcement de la sécurité autour de la frontière.

Depuis l’annexion de la Crimée en 2014, Vilnius craint d’être la prochaine cible de Moscou. Le pays balte renforce ses frontières et se place sous la protection de l’Otan.

Plus de 3,5 millions d’euros pour construire une clôture et renforcer la surveillance sur un dixième de la frontière extérieure de l’Union européenne et la Russie, plus précisément entre la Lituanie et l’enclave de Kaliningrad. C’est ce qu’a décidé Vilnius. Les travaux de construction de cette clôture de 2 mètres de haut et longue de 44,6 km doivent commencer sous peu et s’achever d’ici fin décembre. La frontière entre les deux pays est essentiellement fluviale : le Niemen les sépare sur plus de 100 kilomètres.

Pour la toute première fois, ces installations seront financées par le budget national, et non par des fonds européens. Dans la stratégie pour la sécurité nationale adoptée début janvier par le Parlement lituanien, la Fédération de Russie et son «comportement agressif» sont clairement désignés comme une menace pour l’Etat balte, indépendant depuis plus d’un quart de siècle. «L’un des moyens de gérer les menaces est de renforcer la protection des frontières, notamment avec la région de Kaliningrad», concède le ministre de l’Intérieur, Eimutis Misiunas, en poste depuis décembre, même si pour lui cette clôture doit en priorité empêcher la contrebande, notamment de cigarettes, et l’immigration illégale.

«On craint une activité de sape»

Le cas d’Eston Kohver, agent secret estonien capturé par les Russes en septembre 2014 à la frontière entre les deux pays et relâché un an plus tard, est dans toutes les têtes. «Cette clôture grillagée ne va certainement pas permettre d’arrêter des tanks», relève Margarita Seselgyte, spécialiste des questions de sécurité à l’université de Vilnius, mais elle pourrait se révéler efficace contre les menaces hybrides. «Ces derniers temps, on craint beaucoup le scénario qui verrait des forces russes traverser la frontière, infiltrer des groupes de contrebande et avoir une (...)

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