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L'Iran ripostera à des sanctions américaines contre les pasdaran

L'Iran a menacé lundi les Etats-Unis d'une riposte "terrible" au cas où Washington désignerait le corps des gardiens de la Révolution comme une organisation terroriste. /Photo d'archives/REUTERS/Carlos Barria

LONDRES (Reuters) - L'Iran a menacé lundi les Etats-Unis d'une riposte "terrible" au cas où Washington désignerait le corps des gardiens de la Révolution comme une organisation terroriste. "Nous espérons que les Etats-Unis ne commettront pas cette erreur stratégique", a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Qasemi, cité par l'agence de presse Irna. Donald Trump doit dire d'ici au 15 octobre s'il certifie ou non que l'accord sur le nucléaire iranien est bien respecté et dévoiler une stratégie plus agressive envers Téhéran. Selon un haut responsable américain ayant requis l'anonymat, le chef de la Maison blanche s'apprêterait à ne pas certifier l'accord et à annoncer le placement du corps des pasdaran sur la liste américaine des organisations terroristes. "S'ils (les Etats-Unis) le font, la réaction de l'Iran sera ferme, décisive et terrible et les Etats-Unis devront en supporter toutes les conséquences", a averti Bahram Qasemi. Dimanche, le commandant des gardiens de la Révolution, Mohamed Ali Jafari, avait déjà mis en garde Washington contre cette décision, conseillant aux Américains de déplacer leurs bases militaires au Moyen-Orient hors de portée des missiles iraniens. La Force Al Qods, la division de renseignement extérieur des pasdaran, et certains individus et entités associés aux gardiens de la Révolution figurent déjà sur la liste américaine des organisations terroristes internationales, mais pas le corps des gardiens dans son ensemble. Les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran inquiètent les autres grandes puissances qui ont négocié l'accord sur le nucléaire. "Notre plus grande inquiétude, c'est que la situation sécuritaire se détériore si les Etats-Unis rejettent l'accord sur le nucléaire", a déclaré lundi le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel. La Russie et l'Union européenne avaient apporté dès la semaine dernière leur soutien à l'accord, dont la Chine a dit lundi espérer qu'il continuerait à "être appliqué de manière sérieuse". Le ministère français des Affaires étrangères a pour sa part laissé entendre que Paris n'emboîterait pas le pas des Etats-Unis s'ils décidaient de placer les pasdaran iraniens sur la liste des organisations terroristes. "Dans un contexte régional instable, la France est vigilante quant à toutes les actions susceptibles d'accentuer les crises actuelles", a déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay, Agnès Romatet-Espagne. "Les Etats de la région ont à cet égard un rôle particulier à jouer et doivent faire preuve de retenue et de sens des responsabilités", a-t-elle ajouté. (Bozorgmehr Sharafedin, avec John Irish à Paris, Ben Blanchard à Pékin, Andrea Shalal et Michelle Martin à Berlin; Jean-Stéphane Brosse et Tangi Salaün pour le service français)