L'Iran promet de poursuivre ses tests de missiles

DUBAI (Reuters) - L'Iran n'acceptera pas que la communauté internationale impose des restrictions au développement de ses programmes de missiles, a déclaré mercredi le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehghan. Des experts des Nations unies, dans un rapport que Reuters a pu consulter mardi, affirment que le nouveau missile iranien à longue portée Emad, testé avec succès le 10 octobre, est capable d'emporter une charge nucléaire, ce qui est contraire à la résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations unies. "Nous avons testé l'Emad pour montrer au monde que la République islamique agira uniquement en fonction de ses intérêts nationaux et qu'aucun pays ne pourra lui imposer sa volonté", a dit Hossein Dehghan, dont les propos étaient rapportés par l'agence de presse Irna. Les essais de missiles balistiques par l'Iran sont interdits aux termes de la résolution 1929, adoptée en 2010 et qui restera effective jusqu'à la totale entrée en vigueur de l'accord conclu en juillet dernier à Vienne entre les grandes puissances et la République islamique. Une fois l'accord de Vienne définitivement en place, Téhéran sera toujours "appelé" à ne pas travailler pendant huit ans sur des programmes de missiles destinés à porter une charge nucléaire, selon une autre résolution votée en juillet par le Conseil de sécurité. Pour l'Iran, cette dernière résolution concerne les missiles "destinés" à transporter une ogive nucléaire, non ceux "capables" d'en transporter. Et comme les Iraniens assurent ne pas vouloir équiper leurs missiles de charges nucléaires, ils estiment pouvoir poursuivre leurs travaux. Le ministre iranien de la Défense a d'ailleurs présenté l'Emad comme un "missile conventionnel". "Depuis l'accord (de Vienne), nous n'avons pas suspendu un seul jour, une seule heure, une seule seconde nos tests (de missiles), notre production et nos recherches", a-t-il souligné. (Bozorgmehr Sharafedin, Guy Kerivel pour le service français)