L'intervention russe ne sauvera pas Assad, dit François Hollande

BRUXELLES (Reuters) - L'intervention militaire russe en Syrie peut consolider le régime de Damas mais ne sauvera pas Bachar al Assad, a déclaré vendredi François Hollande. Le président français s'exprimait à l'issue d'un Conseil européen consacré à la crise migratoire et précédé d'une rencontre tripartite entre lui-même, la chancelière allemande, Angela Merkel et le Premier ministre britannique, David Cameron. "L'intervention russe (...) peut consolider le régime mais ne sauvera pas Bachar" al Assad, a déclaré François Hollande lors d'une conférence de presse. "Consolider le régime parce qu'aujourd'hui, les frappes russes concernent essentiellement les zones qui sont contrôlées par l'opposition, et très marginalement par Daech (...) mais de toutes manières, au-delà de cette intervention et de ses effets, le processus politique doit nécessairement conduire à un gouvernement d'union dans lequel Bachar al Assad, à terme, n'aura plus sa place", a-t-il ajouté. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis lundi à Luxembourg, ont accusé Moscou de menacer les efforts de paix et demandé l'arrêt des frappes aériennes russes contre les rebelles syriens soutenus par les Occidentaux. Mais ils ne sont pas parvenus à un accord sur le sort à réserver au président Assad dans le cadre d'un plan de paix - maintien provisoire et participation au processus, exil ou arrestation immédiate. La France participe avec les Etats-Unis et d'autres pays à une campagne de frappes aériennes contre les djihadistes de l'Etat islamique (Daech). Interrogé sur l'émergence, lors de la rencontre tripartite, d'une position commune de Londres, Berlin et Paris sur le sort à réserver à Bachar al Assad, François Hollande a déclaré qu'il n'y avait "pas eu de débat là-dessus". "Il est très clairement dit que Bachar al Assad ne peut pas être l'avenir", a-t-il dit. "On est tous, de ce point de vue, d'accord. Certains pourraient dire partir tout de suite, partir au milieu, partir à la fin (mais) ce qui est important, c'est de dire qu'il n'est pas l'avenir, et donc à partir de là, il faut aller le plus vite possible vers cette transition politique", a-t-il ajouté, disant vouloir hâter le processus. (Chine Labbé, édité par Bertrand Boucey)