L'inquiétude des organisations juives en Europe

L'inquiétude des organisations juives en Europe

Les actes antisémites progressent en Europe. Le phénomène a bondi après le 7 octobre et le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas. Une nouvelle étude de l'université de Tel-Aviv révèle que cette tendance est mondiale. La hausse des incidents antisémites atteint un niveau qui n'avait pas été observé depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette poussée antisémite a cpendant commencé bien avant l'attaque du mouvement islamiste palestinien contre l'Etat hébreu et la guerre à Gaza.

Euronews a interrogé Ilan Cohn, directeur de HIAS Europe (Hebrew Immigrant Aid Society - Société hébraïque d'aide aux migrants) la branche européenne de l'une des plus anciennes organisations de réfugiés au monde.

Euronews :

En quoi la montée de l'antisémitisme dans le monde affecte-t-elle votre travail ?

Ilan Cohn :

Comme nos racines sont très ancrées dans la communauté juive, nous avons commencé par aider les juifs avant de devenir une organisation humanitaire généraliste et d'aider tous les réfugiés. Mais aujourd'hui, nous devons aussi être attentifs à nos opérations en Europe ou aux États-Unis lorsqu'il s'agit de recevoir des gens dans nos bureaux, comme presque toutes les autres organisations de la communauté juive en Europe.

Euronews:

HIAS a encouragé le dialogue interconfessionnel dans le but de rapprocher les juifs et les musulmans. Est-ce plus facile au niveau communautaire que dans le cadre d'un débat national ou international ?

Ilan Cohn :

Bien sûr. Au niveau communautaire, je pense que c'est un peu plus facile. Et pour une simple raison, c'est moins médiatisé. Et ce que nous avons constaté, c'est qu'en lançant ces coalitions dans huit villes d'Europe, dans le cadre de ce projet de voisinage, nous avons réellement créé une infrastructure de confiance, de relations et d'amitiés entre les communautés juives et leurs voisins immigrés. Ainsi, en cas de crise, il existe au moins une infrastructure pour gérer ces tensions.

Euronews :

Qu’est-ce que vous entendez comme commentaires ?

Ilan Cohn :

Après l'attentat du 7 octobre, je pense que le consortium du projet s'est beaucoup inquiété de ne pas pouvoir continuer à investir dans la création de coalitions, à visiter les synagogues des uns et des autres et à s'ouvrir. Nous craignions que tout cela ne prenne fin. Au contraire, nous avons constaté que les amitiés et les relations créées dans le cadre du projet au cours de ses deux premières années ont réellement contribué à soutenir le processus.