L'épidémiologiste Renaud Piarroux : "Nous ratons encore pas mal de cas"

INTERVIEW - Le nombre de cas réels serait deux à quatre fois plus élevé qu'estimé, selon l'épidémiologiste Renaud Piarroux.

Pour Renaud Piarroux, chef du ­service de parasitologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, les clés de la lutte contre l'épidémie résident dans le suivi des cas contact, l'isolement et le dépistage ciblé. Selon lui, le système actuel comporte des failles qu'il est urgent de corriger. "Il y a 5.000 cas diagnostiqués chaque jour, mais en réalité il y en a probablement 10.000 à 20.000, soit deux à quatre fois plus", prévient-il.

Que faut-il craindre de l'épidémie à la veille de la rentrée?
Les gens vont retourner travailler, changer de cercle de relations, prendre les transports. Ça va favoriser la transmission. L'épidémie est en phase de croissance, par nature, exponentielle. Il commence à y avoir beaucoup de cas. Il y a 5 000 cas diagnostiqués chaque jour, mais en réalité il y en a probablement 10 000 à 20 000, soit deux à quatre fois plus. Ceci étant, au mois de mars on était à trente fois plus qu'annoncé. On détecte mieux qu'avant, mais on rate encore pas mal de cas. Il n'y a pas encore de surcharge dans les hôpitaux, mais cela peut arriver dans les prochains mois. Il sera alors difficile de revenir en arrière, par exemple en renforçant le "contact-tracing" : le nombre de cas sera trop grand.

Y a-t-il des failles dans le dispositif?
Le dépistage n'est pas l'alpha et l'oméga de la lutte contre le virus. Si on dépiste en population ­générale sans cibler, les résultats ­attendus en matière de baisse de la transmission sont faibles. Le mot qui compte, c'est (...).

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