"L'impression que c'est ma destinée": à bord du Belem avec la flamme, les éclaireurs "vivent leur rêve à 100%"
C'est déjà le quatrième jour en mer pour le Belem avec à son bord la flamme olympique, direction Marseille. Le trois-mâts navigue actuellement en plein milieu de la mer Égée et fonce vers le détroit de Messine. "Là je vois la pleine mer à 360°", décrit Yassine invité du podcast RMC Paris 2024, le grand défi. "On ne voit pas de terre. Et j'ai devant moi le Seine, le bâtiment de la Marine nationale qui nous escorte jusqu'à Marseille."
Parti le 27 avril dernier, Yassine et les quinze autres éclaireurs sélectionnés par la Caisse d'épargne ont pris le rythme de leur nouvelle vie de marin. "Tous les matins on se lève à 7h pour prendre le petit déjeuner. Ensuite de 8h à 9h, on fait du nettoyage sur le bateau. Et ensuite, on a notre planning de la journée avec des choses à faire et le soir on commence les quarts. Moi je suis sur celui de 4h du matin à 8h et d'autres groupes font de minuit à 4h. Et on va tourner au fur et à mesure."
Un premier moment fort
Le Belem a déjà vécu son premier moment fort avec la traversée du canal de Corinthe, actuellement fermé pour travaux mais ouvert spécialement pour le passage du plus vieux voilier d'Europe encore en activité. Même les aguerris membres professionnels de l'équipage étaient tous sur le pont ou perchés sur les mâts pour ce passage spectaculaire.
Un étroit corridor à l'eau bleue taillé dans la roche avec des falaises de près de 60m de haut par endroits. "C'est unique! S'enthousiasme Yassine. C'est passé ultra vite alors que ça a duré 45 minutes. J'ai eu l'impression que ça durait 10s. J'ai ressenti de l'émotion aussi à travers les personnes qui étaient là pour nous accueillir et dire au revoir (sur les ponts notamment au-dessus du canal)."
"Il y avait beaucoup de Français et de Grecs, ils ont chanté la Marseillaise et c'était très émouvant", raconte-t-il.
Un trajet vers Marseille qui "ressemble exactement à ce que j'avais imaginé, poursuit le jeune Marseillais. Des paysages de fou, des rencontres inoubliables et un équipage formidable. Avec des manœuvres, des efforts physiques et plein de choses exceptionnelles. C'est comme si on réalisait un rêve donc c'est un moment assez unique, assez extraordinaire. Je vis mon rêve et je profite à 100%. C'est super de vivre cette expérience. Je n'arrive pas à mettre de mots sur ce que je ressens mais c'est assez exceptionnel."
"On a appris à se découvrir"
Yassine, présent à bord avec Houari son pote du quartier de la Rose à Marseille, découvre aussi l'univers des 14 autres éclaireurs. "Mine de rien on passe énormément de temps ensemble, on dort, on mange, on fait toutes les manœuvres ensemble. On a appris à se découvrir. C'est des personnes exceptionnelles et on comprend pourquoi elles ont été sélectionnées. On mérite tous d'être là et on est heureux de vivre cette expérience. C'est vraiment cool d'être avec toutes ces personnes qui viennent d'un peu partout en France. C'est chaleureux et ça me touche."
Des jeunes matelots jamais loin de la précieuse cargaison du Belem: la flamme olympique. "Elle se balade un peu, raconte Yassine qui téléphone en main se déplace sur le navire pour la trouver. Actuellement elle est sur le pont, à côté du Zodiak, gardée par un gardien de la flamme. Elle regarde le paysage avec nous, c'est un membre effectif de l'équipage."
Yassine le Marseillais se projette aussi déjà sur l'arrivée, le 8 mai à Marseille. "Je l'imagine merveilleuse. A chaque fois que j'essaye de l'imaginer, je n'arrive pas à croire que je vais vivre ce moment. Mais il sera bien réel. En attendant notre mission c'est de bien garder la flamme et de bien manœuvrer. Mais ça va être un sentiment unique."
Et même s'il avoue qu'il "aurait préféré Zinédine Zidane" pour descendre la flamme du Belem sur le vieux port, il voit la présence sur le bateau le 8 mai de Florent Manaudou comme un signe. "Tous les samedis, avec Houari on s'entraîne avec le frère de Florent Manaudou, Nicolas Manaudou dans la piscine des Dauphins à Marseille. C'est génial en fait, tout était lié pour que ce soit Houari et moi, on dirait! Le Belem, la flamme et l'arrivée à Marseille... J'ai l'impression que c'est ma destinée."