Limoges: le maire Émile Roger Lombertie visé par une enquête pour harcèlement moral

Le maire et vice-président de la communauté urbaine de Limoges Emile Roger Lombertie (LR) ainsi que deux de ses adjoints sont visés par une enquête préliminaire, après le dépôt d'une plainte pour harcèlement, a-t-on appris ce vendredi 1er mars auprès du parquet.

L'ouverture de cette enquête fait suite à la plainte pour "harcèlement moral" déposée le 13 février par une ancienne directrice de la métropole et un cadre toujours en poste, qui rapportent également des faits présumés d'agression et harcèlement sexuels sur d'autres personnes.

Un "ostracisme organisé"

Dans leur plainte, les deux agents dénoncent un "harcèlement institutionnalisé" sans "intervention hiérarchique malgré plusieurs alertes", un "ostracisme organisé", des "manoeuvres d'intimidations" ainsi que la "création d'une situation intimidante avec des propos lubriques et tendancieux".

Le signalement d'une ancienne collaboratrice du maire, assurant avoir été victime d'une agression sexuelle, a également été joint au dossier par les plaignants.

Selon l'avocate des deux agents Me Christelle Mazza, cette plainte vaut "signalement au titre de l'article 40 de la procédure pénale obligeant tout agent public témoin d'un crime ou d'un délit à le signaler au procureur de la République".

Le parquet de Tulle, où le dossier a été dépaysé, a fait savoir vendredi à un correspondant de l'AFP qu'une enquête préliminaire était ouverte, sans en préciser les chefs.

"Le maire et ses adjoints prennent acte de cette information à laquelle ils ne souhaitent apporter aucun commentaire", a réagi le service de communication de la mairie.

En 2015 déjà, les femmes élues de l'opposition municipale avaient publiquement exprimé leur "ras-le-bol" des propos "systématiquement sexués et sexistes" tenus par Emile Roger Lombertie et certains membres de son équipe.

Dans sa plainte, Me Christelle Mazza avait demandé un dépaysement du dossier "dans un souci de bonne administration de la justice", le procureur de la République de Limoges Baptiste Porcher étant lui-même accusé de propos sexistes envers des collaboratrices. Le ministère de la Justice a requis sa mutation début février.

Article original publié sur BFMTV.com