Limiter le réchauffement à 1,5°C permettrait de sauver un demi milliard d’humains d’une chaleur dangereuse

Les conséquences du changement climatique impliquent de plus fortes et plus fréquentes canicules et sécheresses. Image d’illustration, incendie en gironde.
Les conséquences du changement climatique impliquent de plus fortes et plus fréquentes canicules et sécheresses. Image d’illustration, incendie en gironde.

CLIMAT - L’inaction climatique coûte des vies. Le manque d’ambition des politiques actuellement en place pour limiter le réchauffement climatique vont exposer plus de 20 % de l’humanité à des chaleurs extrêmes et potentiellement mortelles d’ici la fin du siècle.

C’est l’alerte donnée par les scientifiques du Global Systems Institute de l’Université d’Exeter et de l’Université de Nanjing. Dans une nouvelle étude, publiée dans Nature Sustainability, ils soulignent que la température de la surface de la terre va augmenter de 2,7°C d’ici 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle. Concrètement, plus de 2 milliards de personnes vont se retrouver hors de la zone de confort climatique qui a permis à l’humanité de se développer pendant des millénaires.

« Le coût humain du changement climatique »

L’Inde, le Nigeria ou l’Indonésie sont les pays comptant le plus grand nombre de personnes qui pourraient être confrontées à une chaleur mortelle dans ce scénario. « Cela représente un remodelage profond de l’habitabilité de la surface de la planète et cela pourrait conduire potentiellement à une réorganisation à grande échelle des endroits où les gens vivent », souligne Tim Lenton, de l’université britannique d’Exeter, auteur principal de l’étude.

Même en limitant le réchauffement à 1,5°C, objectif donnée par l’Accord de Paris de 2015, le nombre de personnes exposées à ces risques serait réduit à moins d’un demi-milliard de personnes. La planète s’est déjà réchauffée de 1,1 °C sous l’effet de l’activité humaine, notamment l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz).

Les conséquences sont d’ores et déjà visibles : canicules, sécheresses, feux de forêt... « Les coûts du changement climatique sont souvent exprimés en termes financiers mais notre étude souligne le coût humain phénoménal de l’échec à s’attaquer à l’urgence climatique », indique Tim Lenton. « Pour chaque réchauffement de 0,1°C au-dessus des niveaux actuels, ce sont 140 millions de personnes supplémentaires qui seront exposées à une chaleur dangereuse », souligne-t-il.

Les chercheurs ont fixé le seuil de « chaleur dangereuse » a été fixée à 29°C de température annuelle moyenne. Historiquement, les communautés humaines ont été les plus denses autour de températures moyennes de 13°C (dans les zones tempérées) et dans une moindre mesure de 27°C (dans des climats plus tropicaux).

«  Ces résultats soulignent la nécessité d’une action politique plus décisive pour limiter les coûts humains et les inégalités du changement climatique » alertent les chercheurs. Sans changement de trajectoire, l’humanité se dirige vers un réchauffement de +1,5 °C d’ici 2030-2035.

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