L'image du prince Charles écornée après "The Crown" et l'interview explosive de Meghan et Harry

Le prince Charles, le 10 mai 2018 à Athènes, à l'occasion de commémorations. - Costas Baltas - AFP
Le prince Charles, le 10 mai 2018 à Athènes, à l'occasion de commémorations. - Costas Baltas - AFP

Elle a pensé au suicide lorsqu'elle vivait au sein de la famille royale britannique, et la couleur de peau qu'aurait son fils inquiétait: les confidences de Meghan Markle et son mari, le prince Harry, à la télévision américaine, font l'effet d'une bombe. Un an après la mise en retrait choc du couple et son départ pour la Californie, ces confessions, recueillies par Oprah Winfrey, dressent un portrait sombre de la monarchie britannique, cible d'un tir nourri d'accusations allant de l'insensibilité au racisme.

Si Meghan Markle a dénoncé une "vraie campagne de dénigrement", elle a pris garde de ne pas attaquer personnellement des membres de la couronne. Harry a lui été plus loin, se disant "vraiment déçu" par son père, le prince Charles, qui a cessé de répondre à ces appels. "Il a vécu quelque chose de similaire. Il sait ce qu’est la douleur", précise Harry, avant d'ajouter qu'il y aura "du travail" pour améliorer leur relation, "mais en même temps, je l'aimerai toujours".

Harry a aussi estimé que son père et son frère, le prince William, étaient "prisonniers" du système en tant que membres de la famille royale: "Ils ne peuvent pas le quitter", comme lui l'a fait après avoir réalisé qu'il était lui-même "prisonnier", a-t-il déclaré à la présentatrice Oprah Winfrey lors de l'entretien réalisé avec son épouse Meghan Markle.

The Crown, "une attaque au vitriol"

Depuis son mariage raté avec Diana, le prince Charles avait réussi à réhabiliter son image. Celle-ci est désormais écornée par les révélations de son fils, mais aussi par la populaire série de Netflix The Crown, qui a dressé en novembre dernier un portrait de lui à charge.

Située dans les années 1980, la quatrième saison de The Crown "fait de Diana la victime et de Charles le méchant, alors qu’ils étaient tous deux victimes", avait expliqué l'année dernière à l'AFP la spécialiste de la royauté Penny Junor.

Cette dernière avait notamment reproché à la série d’avoir imputé la boulimie de Diana à son union avec Charles, ou d’affirmer que celui-ci continuait d’entretenir une relation avec Camilla juste après son mariage. "La façon dont Charles est représenté est une calomnie", avaient également dénoncé, selon le Times, des amis du prince.

Toute la série est "une attaque au vitriol" contre lui, a ajouté Dickie Arbiter, ex-attaché de presse à Buckingham Palace. Dans le Guardian, le biographe royal Hugo Vickers dénonce, lui, une saison "totalement partiale". Pour Ioanis Deroide, historien auteur de L’Angleterre en séries, la relation entre le prince Charles et Diana reste cependant "vraisemblable". Les prochaines saisons, qui retraceront notamment la mort de la princesse, devraient être dans le même ton.

Avant la diffusion de cet entretien choc, la monarchie avait décidé de faire front, offrant quelques heures avant l'intervention des Sussex l'image d'une famille unie lors des célébrations annuelles du Commonwealth. A cette occasion, la reine avait souligné l'importance du "dévouement désintéressé et du sens du devoir", certains y ont vu une critique adressée au couple princier.

Harry et Meghan, qui ont révélé s'être marié en secret trois jours avant la cérémonie officielle très médiatisée, ont de leur côté créé une fondation, Archewell, et signé de lucratifs partenariats avec Netflix et Spotify.

Article original publié sur BFMTV.com