Lille: Darmanin annonce 60 policiers supplémentaires d'ici la fin de l'année

Le ministre de l'Intérieur a rendu visite aux forces de l'ordre lilloises ce dimanche après-midi.  - BFMTV
Le ministre de l'Intérieur a rendu visite aux forces de l'ordre lilloises ce dimanche après-midi. - BFMTV

Fin juillet, la maire de Lille, Martine Aubry, couchait le long d'une lettre officielle ses doléances regardant la police locale. Ce dimanche, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a décidé d'y répondre en se rendant au commissariat central de Lille.

D'ici la fin de l'année, il y a aura 60 policiers en plus dans l'agglomération de Lille", a annoncé le ministre de l'Intérieur, précisant qu'une trentaine arrivera dès septembre et que le reste des effectifs est annoncé d'ici le mois de décembre.

Gérald Darmanin a par ailleurs ajouté que "la lutte contre le trafic de stupéfiants ce n'est pas simplement la police nationale. C'est aussi des aides des collectivités locales et notamment la vidéosurveillance qui n'est pas assez présente à Lille".

Martine Aubry s'est "réjouie de ces annonces, première étape de renforcement des moyens de la police nationale" et qu'elle "espère suivie d'autres dans les délais les plus brefs possibles."

"De son côté, la Ville de Lille, qui prend aujourd'hui toute sa part en matière de prévention et de tranquillité publique, continuera à le faire comme je l'ai proposé aux Lillois lors des dernières élections municipales", a-t-elle ajouté dans un communiqué, avec notamment "le recours à la vidéoprotection partout où cela est utile pour dissuader la délinquance dans les rues commerçantes et pour prouver les trafics dans des immeubles ou dans des espaces publics."

L'appel de Martine Aubry face au manque de moyens

Dans sa missive, Martine Aubry s'inquiétait tout à la fois de l'insécurité grandissante, dopée par le trafic de drogue, dans certaines rues de l'agglomération nordiste et du manque d'effectif policier pour la juguler.

Les moyens humains et matériels manquent cruellement. (...) Qu’attend-on pour que Lille et sa métropole soient enfin traitées à la hauteur des besoins ?" s'interrogeait-elle. Elle exigeait "dans les meilleurs délais, un plan de renforcement de la CSP (NDLR, Circonscription de Sécurité Publique) de Lille".

Rebondissant sur une sortie rhétorique récente de Gérald Darmanin, elle poursuivait: "Vous parlez d’'ensauvagement', c’est dans ces zones de non droit qu’il est le plus visible. Il l’est d’autant plus quand la République n’est plus présente dans ces secteurs, comme c’est souvent le cas à Lille".

Martine Aubry en avait déjà appelé à l'intervention de l'Etat en juillet après la violente agression d'une femme à Lille-Moulin, un quartier dont les habitants déplorent l'omniprésence du trafic de drogue.

Les forces de l'ordre confrontées au manque de moyens

Ce n'est que le reflet d'une situation insupportable et où je n'ai pas attendu cela pour saisir le préfet. Cela fait un an qu'on y travaille", avait insisté la maire de Lille. "La police fait actuellement un travail remarquable. Simplement ils n’ont pas assez de moyens. C'est vraiment là que le bât blesse."

"Il y a un trafic de stupéfiants qui est toujours trop important. La proximité avec la Belgique et la consommation de cannabis et la cocaïne dont des familles vivent de ce commerce. La police se retrouve peut-être démunie par le travail très important qu'elle doit faire", évoque Gérald Darmanin qui rappelle l'augmentation du budget pour le ministère de la Justice ainsi que les renforts de police et les moyens matériels à venir.

Fin juillet, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé que la forfaitisation des délits de stupéfiants "sera généralisée dès la rentrée", une procédure prenant la forme d'une amende forfaitaire de 200 euros et qui s'applique à toutes les drogues.

Article original publié sur BFMTV.com