« Un lien puissant unit nos souvenirs et notre orientation dans l’espace »

Si l'on ne sait pas stopper les maladies neurodégénératives, comme celle d'Alzheimer, il est possible d'agir pour entretenir sa mémoire.  - Credit:SYSPEO/SIPA / SIPA / SYSPEO/SIPA
Si l'on ne sait pas stopper les maladies neurodégénératives, comme celle d'Alzheimer, il est possible d'agir pour entretenir sa mémoire. - Credit:SYSPEO/SIPA / SIPA / SYSPEO/SIPA

« Le vieillissement est essentiellement une opération de mémoire », écrivait Charles Péguy dans Clio. « Or, c'est la mémoire qui fait toute la profondeur de l'homme. » Cette dernière restera quasi intacte chez certains, tandis que d'autres verront des pans entiers de leur identité et de leur histoire disparaître. Comprendre le fonctionnement de nos mémoires – on dénombre une douzaine de systèmes de stockage des souvenirs différents – est donc essentiel, à la fois pour préserver celles de ceux en bonne santé, mais aussi pour apaiser, si ce n'est ralentir, les troubles de ceux qui perdent leurs repères. Lionel Naccache, neurologue, spécialiste des sciences cognitives, professeur à Sorbonne université (Paris) et chercheur à l'Institut du cerveau, sera présent à la 5e édition des Estivales de la Fondation Partage et vie, consacrée à la mémoire et organisée en partenariat avec Le Point, le 19 juin prochain à Paris.

Le Point : Que sait-on de la mémoire aujourd'hui ?

Lionel Naccache : Le premier message clé, c'est qu'on ne parle plus de la mémoire, mais des mémoires, au pluriel, d'une douzaine de systèmes différents. Cette nuance est importante, à la fois d'un point de vue théorique, pour mieux comprendre le fonctionnement de notre mémoire, mais aussi d'un point de vue pratique, pour les patients.

En identifiant les briques déficitaires de leur système de mémoire et en utilisant les formes de mémoires préservées de ces patients, on arrive à développer des méthodes d [...] Lire la suite