Quel est le lien entre la chaleur suffocante en France et les pluies torrentielles en Espagne ?

METEO - Les opposés s’attirent. L’été 2023 est déjà le quatrième été le plus chaud en France depuis 1900 et les prochains jours risquent d’être difficiles avec des températures qui dépassent les 30°C en plein mois de septembre. À l’inverse, à seulement quelques kilomètres au sud, l’Espagne subit des pluies torrentielles, provoquant des inondations dans plusieurs villes et ayant fait au moins trois morts, comme vous pouvez voir dans la vidéo en tête d’article.

Alors pourquoi y a-t-il une telle différence entre les deux pays ? La faute à un phénomène météorologique bien particulier du nom de « blocage en omega »

Gouttes froides et dôme de chaleur

S’il fait aussi chaud sur l’Hexagone c’est à cause de deux gouttes froides situées sur la péninsule ibérique et sur la Grèce. Comme l’explique Météo-France, ce phénomène est provoqué par une poche d’air très froide en altitude, -20 °C à -36 °C à 5 000 m, qui rencontre des flux plus chauds. Ce choc entraîne une instabilité qui se traduit par une baisse des températures et des précipitations, comme les pluies torrentielles que l’on peut voir en Espagne.

Quel rapport avec l’Hexagone ? Ces gouttes froides aspirent l’air chaud en provenance du Maghreb et le dirige vers nous. À cela s’ajoute un anti-cyclone qui au-dessus du pays qui ne peut pas bouger à cause de ces deux gouttes froide et donc emprisonne cet masse d’air chaud créant un dôme de chaleur.

Pour mieux comprendre, l’anti-cyclone agit comme un couvercle sur une casserole d’eau bouillante. On appelle ce phénomène un « blocage en omega » à cause de la forme de la lettre grec que l’on distingue sur les cartes météo comme vous pouvez le voir sur le tweet ci-dessous.

Un épisode anormal en septembre ?

Si les températures élevées actuelles sont provoquées par ce blocage en oméga, il reste normal pour la France hexagonale d’enregistrer des pics de chaleur en septembre. Cependant, l’épisode actuel pourrait présenter « un caractère exceptionnel par son intensité et sa durée », explique Météo-France. « Les fortes chaleurs vont durer. Pour l’heure, aucun véritable rafraîchissement n’est entrevu avant au moins dimanche prochain », précise l’organisme.

Peut-on faire le lien entre ce phénomène et le réchauffement climatique ? Comme l’explique Christophe Cassou, climatologue et auteur principal du 6e rapport du GIEC, « Les circulations atmosphériques de type omega ne sont pas créées par les activités humaines ».

Néanmoins, « l’influence humaine rend les impacts des circulations en omega plus intense », c’est-à-dire que les épisodes de fortes chaleurs et ceux plus humides provoqués par le blocage seront plus violents sous l’effet du changement climatique.

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