Libye : Saïf al-Islam, un prince tombé de haut

Saif al-Islam en juillet 2007 à Nice.

Présenté un temps comme réformiste, le deuxième fils de Kadhafi a été emporté dans la chute de son père. Son procès s’est ouvert lundi.

Adéfaut d’avoir jugé le père, Muammar al-Kadhafi - lynché à Syrte en octobre 2011 -, la Libye fera comparaître son fils préféré et dauphin putatif, Saïf al-Islam. Le tribunal pénal de Tripoli a annoncé lundi qu’il serait entendu à partir du 27 avril pour répondre aux accusations de participation à la répression de 2011. Les brigades de Zintan, une ville du Djebel Nefoussa, qui le détiennent depuis novembre 2011, ayant refusé de le transférer à Tripoli ou de le livrer à la Cour pénale internationale, il comparaîtra par vidéoconférence, sauf nouvel ajournement (lire page suivante).

Quel visage offrira-t-il ? Sur les dernières images de lui, diffusées en novembre par une télévision libyenne, Saïf al-Islam Kadhafi, crâne rasé et barbe de trois jours, chemise et pantalon de toile bleu ciel, paraît hésitant. Il répond, main devant la bouche, «oui, grâce à Dieu» au journaliste qui lui demande s’il est bien traité ou s’il a reçu la visite d’organisations de défense des droits de l’homme. Mais il ne peut s’empêcher de lancer un regard courroucé quand la question de savoir s’il préfère être jugé à Tripoli ou Zintan est répétée. Avant de se détourner et de couper court à l’entretien.

«Guerre civile». Les Libyens ont l’habitude de cette dualité. Elle s’est exprimée, à l’extrême, dans un discours prononcé le 26 février 2011 à la télévision. La révolte vient d’éclater et Saïf al-Islam, «le glaive de l’islam», promet aux manifestants «des rivières de sang». Le second fils de Muammar al-Kadhafi avait pourtant jusqu’alors gagné une image de réformateur, prêt à ouvrir la Libye et à la réformer socialement et économiquement. «Saïf al-Islam incarne un personnage tragique dans la révolution. Dans les premières semaines du soulèvement, des opposants qui avaient travaillé avec lui sous Kadhafi étaient persuadés qu’il les rejoindrait. S’il l’avait fait, il (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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